Dessins de Frank Quitely, Tony Daniel, Andy Kubert, etc…
Sortie aux USA le mercredi 9 juin mai 2010
Grant Morrison est de retour, baby ! Et si d’aventure certains d’entre vous allaient s’imaginer que j’ignore que le dit-Morrison n’est pas parti de Gotham, qu’on le retrouve fréquemment ces temps-ci non seulement sur Batman & Robin mais aussi sur Return of Bruce Wayne, une petite mise au point s’impose. Non, bien sûr, il n’était pas parti bien loin Morrison. Mais ce que je veux dire, au delà d’un simple retour « physique » sur la série Batman, c’est que le scénariste investi à nouveau un angle qu’il exploitait sur le délirant Batman: RIP. En gros la galaxie Morrison sur Batman s’oriente sur trois axes : dans Batman & Robin il nous montre un nouveau duo dynamique qui rencontre, en grande partie, des adversaires non moins nouveaux. Dans Return of Bruce Wayne on assiste au périple temporel du héros classique et à une certaine mise en forme de sa légende et de sa lignée. La fin du run de Morrison sur Batman (RIP, donc) s’employait à creuser dans le folklore des Fifties pour rendre au héros toute une partie de son patrimoine, à coup de Bat-Mite et autres « Zur En Arrh ». Dans Batman #700, le scénariste réunit ces trois pans de son approche, avec Batman & Robin qui enquête sur l’étrange mort du Professeur Nichols (ancien allié du chevalier noir dans les années 50 et qui était, en gros, l’expert attitré de Batman à chaque fois qu’il s’agissait de voyager dans le temps).
Voyager dans le temps ? Avec ce qui se passe par ailleurs dans Return of Bruce Wayne ? Très franchement depuis la fin de Final Crisis je me disais qu’il y avait trois personnages oubliés de la Batman Family qui, vues les circonstances, risquaient de faire un retour remarqué. Dans Batman #700 Morrison en ramène deux (encore que le deuxième ait une présence discrète, que j’aurais l’occasion de détailler ailleurs, il se trouve précisément que c’est l’objet du Oldies But Goodies prévu pour samedi prochain) et je serais très étonné si le numéro 3 ne finissait pas par apparaître à un moment où un autre (*). Sur les deux dont je parle, le Professeur Nichols est le plus voyant et permet de brasser non seulement le passé du héros mais aussi son futur, englobant également le Damien Wayne adulte de Batman #666 ou le jeune héros de Batman Beyond (décidément DC, après l’avoir ignoré longtemps, se donne beaucoup de mal pour l’intégrer dans la continuité). Une fois encore Morrison importe donc une pièce désuète remontant aux années 50 et l’infuse dans la vie du Batman du XXI° siècle. C’est plutôt réussi, les reliques de Nichols correspondanttt aumarottes de l’auteur (la Maybe Machine, par exemple, me fait furieusement penser à certains gadgets de Brainiac 5 dans Final Crisis). On rend à Batman toute une partie de son héritage, en s’arrangeant pour que ce soit cohérent avec le DC moderne. Et Morrison ne se dénature pas pour autant… On est à fond dans l’ambiance « Zur En Arrh », avec ces références obscures qui, pourtant, ne gênent pas la compréhension. C’est une célébration du passé du bat-justicier mais aussi de ses différents futurs. Qui plus est avec des gens comme Tony Daniel ou Frank Quitely au graphisme, ce #700 est une bonne « borne » dans le parcours de ce que Morrison à déjà fait sur Batman et sur ce qu’il compte faire dans la route qui lui reste à faire…
[Xavier Fournier](*) Damned, ce troisième est bien dans Batman #700 ! J’avais d’abord cru que deux pages étaient consacrées au Batman de DC 1 Million mais il apparait bien que la première concerne le personnage que j’évoquais. Morrison nous a fait un full strike ! 🙂
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