Avant-Première VO: Review Batman #701
14 juillet 2010[FRENCH] Il y avait un trou de chronologie et de sens entre la conclusion de Batman R.I.P. et le début de Final Crisis, l’un racontant la décomposition morale du héros avant de se finir dans une explosion, l’autre faisant comme si de rien n’était et déclenchant la mort « officielle » du personnage. Il manquait quelque chose pour faire réellement le lien mais Grant Morrison et Tony Daniel ont décidé d’y remédier pendant deux épisodes…
Batman #701 [DC Comics]
Scénario de: Grant Morrison
Dessins de: Tony Daniel
Sorti aux USA le mercredi 14 juillet 2010
A la fin de R.I.P. Batman disparaissait dans l’explosion d’un hélicoptère, à la suite d’une saga éreintante. Dans Final Crisis le même héros réapparaissait frais comme un gardon et dans une thématique si déconnectée des événements de la série Batman qu’il était bien dur de ne pas y voir une sorte de concession faite par le scénariste pour ménager un rebondissement dans son crossover. Maintenant que Final Crisis n’est plus qu’un lointain souvenir et qu’on approche plutôt du Return of Bruce Wayne, Morrison lui-même semble penser qu’il est temps de fignoler les finitions de la chronologie et cette première partie de cet arc en deux parties me fait penser que Final Crisis aurait été autrement intéressant s’il avait été une extension logique de R.I.P., à la manière de ce qu’on voit dans cet épisode. Bien sûr que le héros a survécu à R.I.P., mais ce « sas » entre les deux événements lui donne un certain sens de la fatalité, tout en revenant un peu par le côté sur des éléments de « Return ». On a une vraie sensation d’épilogue à R.I.P. alors que pourtant la saga est terminée depuis des lustres, sans que cela fasse « rajout ».
Ce qui surprend c’est que Tony Daniel, sans doute pour mieux distinguer la version Bruce Wayne de Batman de son successeur, plus leste, en donne un portrait plus musclé, baraqué, marqué. Graphiquement cet accent est un peu plus marqué que pour les précédents collaborations de Morrison et Daniel mais là aussi il n’y a pas à proprement parler de trahison. Batman 701 (et sans doute que le 702 sera du même tonneau) apaise un peu (et même beaucoup) ce qui avait été un virage trop soudain entre ce mensuel et Final Crisis (reste que je me demande un peu comment ils vont traiter ça en terme de TPB car ces éléments auraient mérité de venir conforter le recueil de R.I.P.). Morrison comble donc un vide et, mieux, le fait un naturel étonnant. En espérant que la seconde partie sera du même tonneau…
[Xavier Fournier]