Dessins d’Eduardo Pansica, Robson Rocha, David Lafuente, Ray Fawkes et divers…
Parution aux USA le mercredi 1er avril 2015
Le Batman Eternal de cette semaine à ceci de particulier que c’est… le dernier (en tout cas le dernier de cette « saison », on sait que le titre reviendra sous une autre forme d’ici quelques mois). C’est le moment où les auteurs referment la porte, remettent (au sens littéral) le diable dans sa boîte. Au bout de 52 numéros, la série est largement satisfaisante. Je ne dirai pas que tous les chapitres étaient touchés par la grâce et qu’il ne s’en est pas glissé un ou deux de dispensable dans le lot. Mais Batman Eternal a introduit ou reformulé un certain nombre d’alliés du héros et, si l’on passe par les clichés de Snyder (la Gotham assiégée, comme dans plus d’un arc sur deux du scénariste), la bat-mythologie en ressort pas tout à fait dans l’état où on l’avait trouvé. Bluebird, mais aussi Spoiler (avec sa scène « à la Nolan comme on pouvait le prévoir) ou le rôle nouveau de Catwoman, la fonction de Jim Corrigan ou la réorganisation des services de la ville… On est clairement quelques étages au-dessus du Futures End que j’égratignais l’autre jour.
Ce dernier épisode peut – sous un certain angle – ressembler à une pirouette à la vue de ce qui arrive au dernier méchant debout. Mais ce n’est pas inintéressant non plus et s’en dégage une certaine poésie. Il y a une sorte de plafond avec ce personnage, un avantage psychologique qu’il a perdu depuis sa première apparition. Sans celui-ci, ses combats avec Batman ne peuvent que se résoudre à coups de poing ou d’astuce. Et dès lors que Batman est le plus malin… Passé quelques pages, on voit bien que l’ennemi n’a pas grande idée de ce qu’il faut faire en dehors de taper. Et dès lors que Batman improvise c’est la panique. Alors, on pourrait crier au soufflet qui retombe mais Snyder et Tynion s’en sortent grâce à un certain sens de l’ironie. Malgré toute sa défiance envers le Cluemaster et les criminels de troisième zone, le big boss va devenir un peu l’arroseur arrosé. Reste peut-être sur les dernières scènes un côté « fleurette » un peu particulier. Il semble que le Red Hood ait du mal à traverser une série weekly sans tomber amoureux de quelqu’un (et c’est d’autant plus étonnant que cela ne semble pas coller avec les séries individuelles). À l’inverse Spoiler semble reprendre la place qu’on lui connaissait avant 2011. Au final, c’est un épisode très satisfaisant, qui termine une série loin d’être inutile dans la bat-cosmogonie. On y reviendra sans doute dans les années à venir pour parler des débuts d’untel ou untel.
[Xavier Fournier]
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