Dessins de Brian Stelfreeze
Parution aux USA le mercredi 11 mai 2016
Confirmant la très bonne impression de Black Panther #1 donne à cette histoire une certaine densité. On ne se contente pas d’une seule dimension mais bien d’une situation en prisme, avec plusieurs facettes qui laissent peu de place au manichéiste. Les bonnes intentions ne mènent pas forcément aux bonnes décisions et T’Challa connaît donc la solitude du roi, tandis que son pays lui reproche un certain nombre de ses initiatives… mais dans le même temps son manque d’initiatives. Normal : depuis son introduction dans les sixties, le Wakanda est un improbable mélange de progrès scientifique et de logique tribale tournée vers le passé. Christopher Priest avait un peu évoqué la chose avec, par exemple, ce véritable harem de gardes du corps, politiquement incorrect du point de vue américain. Pas grand-monde, depuis, ne s’y était intéressé. Tout au plus quelques crises de jalousie quand Storm avait épousé Black Panther. Mais Ta-Nehisi Coates travaille ici la chose de manière bien directe. A travers la fuite en avant des Midnight Angels, il pose la question de la place de la femme dans une société si cadrée, à certains égards fondamentaliste. Les Midnight Angels sont des progressistes mais dans le même temps, la situation fait d’elles les hors-la-loi au Wakanda. Il n’est pas très étonnant que les premières lettres du courrier se demandent déjà ouvertement si ces Angels pourraient avoir leur propre titre. Commercialement ce serait prématuré, mais le fait que la question apparaisse déjà est une preuve que les auteurs leur ont donné beaucoup de profondeur.
« My sweet words cannot save you now. We’ll need something else… »
Au-delà des apparences, Coates et Stelfreeze font de Black Panther un titre totalement féministe. Sous le couvert de mâter une guerre civile, Black Panther est un témoin qui se défini à plusieurs niveaux à travers des femmes, que ce soit sa belle-mère, son ennemie ou ces guerrières qui, finalement, semblent avoir un projet politique bien plus précis que lui. On appréciera, une fois encore, le talent du dessinateur, capable de rendre une atmosphère même dans une scène où une partie des personnages ne sont plus que des silhouettes. On a du mouvement, de l’expression, une véritable chorégraphie. Le résultat nous donne un Black Panther déterminé au combat mais tout aussi crédible (et intéressant) dans ses doutes. Curieux de voir jusqu’où cette série nous portera.
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