Dessin de Collectif
Parution aux USA le mercredi 24 Septembre 2014
Si vous pensiez, comme moi, que l’effacement de Booster Gold au terme de Justice League International servait un plan ou un raisonnement quelconque, quelque chose qui aurait un peu d’ampleur et servirait le personnage et bien… vous avez, comme moi, visiblement trop confiance envers le genre humain. Il apparaît que tout ça n’était qu’une pirouette inventée dans l’urgence pour effacer JLI et que personne n’avait pensé plus loin. En tout cas Dan Jurgens se retrouve à jongler de manière pataude dans ce numéro spécial qui a la particularité de ne pas être réellement lié à Futures End, en dehors du titre. Jurgens reprend donc les éléments de la fin de JLI. Il y a deux Booster Gold. Celui des New 52 et « un autre » (qui par moments semble être celui de l’ancienne continuité mais à d’autres semble infirmer l’hypothèse), reconnaissable à un logo rouge. Le premier a été fait prisonnier après sa disparition, on veut lui arracher un secret. Le second dérive dans le temps et finit par essayer de sauver son double. Ce qui, par paradoxe temporel, provoque la scène que l’on avait pu voir dans Justice League International Annual #1. Sauf que cela ne colle pas complètement, alors Jurgens change les dialogues pour mieux lui convenir et l’intrigue d’un vieux Booster Gold surgissant pour empêcher l’idylle entre Superman et Wonder Woman passe à la trappe, annulant du coup tout intérêt pour l’exercice.
On reconnaîtra à Jurgens de produire quelque chose qui est dense, qui ne se lit pas en 2 minutes. Mais in fine le but de cette « usine à gaz » est de ramener autant que possible des éléments d’avant. Ce qui peut être sympathique mais, dans le cas présent, est présenté de manière laborieuse. Projeter Booster à travers les 52 Terres, lui faire rencontrer un Batman du passé ou les hommes tigres du futur de Kamandi… Tout cela est plein de bonne volonté (encore que pas toujours bien servi au dessin, l’évocation de Kamandi est quand même assez mauvaise, visuellement parlant) mais on sent que Jurgens lutte pour en revenir à un point antérieur, au point où il le fait sans finesse. Booster Gold avait atteint un autre niveau dans la série 52. Les premiers numéros de son second volume avaient continué de l’installer comme un personnage pas si idiot que cela mais qui joue un rôle pour mieux éviter que les gens se rendent de son importance. Malheureusement, la fin de la série, juste avant le reboot, l’avait privé d’une partie de sa superbe. Jurgens nous ramène vers le Booster Gold façon Vanishing Point. Voici à nouveau le crétin qui voyage dans le temps avec la grâce d’un éléphant dans un magasin de porcelaines. C’est mieux que JLI, où il n’était pratiquement plus lié au voyage dans le temps. Mais quand on lit Multiversity et ce Booster Gold – Futures End, il y a quand même un sacré fossé. Et pourtant Booster devrait être là, au dehors, à protéger l’espace-temps. On semble nous promettre un « event » à venir. Mais bon, le goût n’y est pas.
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