Avant-Première VO: Review Cable #22

[FRENCH] Cable et Hope n’en finissent plus de fuir Bishop tandis que la fillette rousse grandit et ressemble de plus en plus à qui vous savez. Malheureusement nous en sommes déjà au vingt-deuxième épisode d’une série qui ne se renouvèle pas, à un point où c’est désolant. Et ce n’est pas la boucle effectuée au moment du cliffhanger final qui va nous convaincre qu’on ne tourne pas en rond. Même les persos ressentent l’impression de « déjà vu » !

Cable #22 [Marvel] Scénario de Duane Swierczynski
Dessin de Gabriel Guzman
Parution aux USA le mercredi 6 janvier 2010

Cela fera bientôt deux ans que l’actuelle série Cable a été (re)lancée. Deux ans que Cable se coltine des futurs post-apocalyptiques, flanqué de la petite (enfin de moins en mois petite) Hope, poursuivis par un Bishop qui a pété un… euh… cable. Et là nous serions tenté de dire « Quoi de neuf docteur ? » Car les arcs se suivent et, sur le plan scénaristique, se ressemblent au point qu’on a parfois l’impression qu’on pourrait comprimer toute la série en quatre épisodes. Oui, Bishop est toujours là pour les pourchasser. Oui, où qu’ils se matérialisent il y a toujours des mercenaires pour servir de chair à canon pour les besoins de l’histoire. Cette fois on pouvait avoir une brève lueur d’espoir avec le fait que les deux héros dérivent à nouveau à travers le temps mais plus forcément vers le futur. Mais l’espoir est faux, peut-être aussi parce que le dessinateur, tout la plupart de ceux qui ont précédé, se contentent de représenter les différentes époques par une suite de clairières et de ruines apocalyptiques. A quoi bon être en 1614 si c’est pour atterrir au milieu de nulle part, croiser un putois et repartir vers une autre époque ? En dehors de trois pages qui se déroulent en 1776 et où on voit clairement des événements marqués chronologiquement, le reste est d’une intemporalité qui fait bailler. Duane Swierczynski, qu’on avait connu bien plus inspiré sur ses Immortal Iron Fist, se contente de survoler le sujet sans profiter de toutes les richesses à sa disposition. Un mutant de la trempe de Cable qui remonte le temps ? Qui plus est accompagnée d’une mutante supposée être une sorte de messie ? Et ils se déplaceraient sans éveiller l’attention des ressortissants des époques visitées ? Swierczynski aurait pu tirer parti d’organisations séculaires comme le Hellfire Club ou encore introduire d’autres voyageurs temporels tels que les Exiles (Encore que pour être honnête il l’a fait pensant le crossover avec X-Force mais que les choses sont restées intemporelles). Bref, Cable #22 donne l’impression d’un interlude qui n’a que trop duré, dans une série qui se limite à une seule intrigue liée à la poursuite avec Bishop (imaginez si les Fantastic Four passaient 22 épisodes à fuir exclusivement l’Homme-Taupe…), à un seul but… Alors qu’au final on a de plus en plus l’impression que le tout se conclura par un retour au présent qui aurait aussi bien pu se négocier par une ellipse (Cable aurait aussi bien pu disparaître avec Hope à la fin d’un numéro des X-Men et ne réapparaître que deux ans plus tard avec une Hope adulte, via un portail temporel, sans qu’il soit nécessaire de nous refiler deux ans de voyage dans le désert temporel).

Bref, on a l’impression qu’en dehors de la crise de croissance d’Hope rien ne change dans cette série. Pire : rien n’est nécessaire. Alors qu’il y avait quand même d’autres choses à faire avec un personnage de la trempe de Cable. Et comme pour peaufiner ce sentiment d’errance, le dessin de Gabriel Guzman et les couleurs de Thomas Mason ne se complètent pas vraiment, noyant souvent le trait (il y a par exemple une scène où Bishop plonge vers le sol en hurlant et où tout le travail sur les ombres qu’a pu faire le dessinateur est embourbé dans un bleu marine bien trop foncé, tuant les contrastes). Vous l’aurez compris, ce n’est pas encore avec ce numéro qu’on va me réconcilier avec ce titre. Espérons qu’après le prochain event (« Second Coming ») le but de la série sera repensé et qu’on verra des choses un peu plus exotiques. D’autant que Swierczynski le peut (on l’a vu sur les autres séries sur lesquelles il a bossé). Ici, c’est clairement l’orientation générale qui pêche. Alors, vite, un changement SVP. Une conséquence, un effet, quelque chose…

[Xavier Fournier]
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