Dessins de John Romita Jr.
Paru aux USA le mercredi 21 novembre
Captain America ne chôme jamais. La preuve : quelques jours après le dernier épisode de la phase Brubaker, le voici déjà en train de se mesurer au Green Skull, enchaînant rapidement avec un adversaire plus classique. Arrivé à ce premier épisode il reste encore des choses à délimiter mais une chose est sure. Remender privilégie l’action et reconnaît bien là la patte de celui qui nous a régalé ces dernières années avec Uncanny X-Force… Même si ici, bien sûr, il s’agit d’un personnage solo et non pas d’une équipe. La dynamique est donc d’emblée différente mais la tonalité reste. Remender, par contre, donne un portrait beaucoup plus sombre de la famille dont est issue Steve Rogers. Je ne suis pas certains que Joe Simon et Jack Kirby auraient opté pour un tel portrait du père. D’un autre côté ils aimaient représenter des ghettos pauvres et Remender ne fait que montrer une facette de la crise et de la pauvreté. L’écart n’est donc peut-être pas aussi grand qu’on pourrait le croire. Je me demandais aussi quel serait l’état des relations entre Steve et Sharon dans cette nouvelle phase et là aussi le Scénariste ne se dérobe pas. Il avance même frontalement pour faire évoluer la liaison du couple. Reste à voir si c’est une avancée qui cache (ou pas) une retombée dramatique dans les épisodes à venir. En tout cas les choses sont bien posées et il y a du rythme, évoquant en un sens aussi bien la narration scénaristique d’un Kirby ou d’un Steranko.
Aux dessins on retrouve John Romita Jr. et Klaus Janson. Une équipe solide, déjà reconnue, mais qui travaille alors que Romita continue sa stylisation de plus en plus abstraite. Certaines créatures sont mêmes assez proches d’un Druillet en un sens. D’autant qu’on sent bien, là aussi, qu’il y a l’envie d’aller vers des silhouettes anguleuses dérivées, en un sens, des travaux de Kirby. Ce côté massif est encore amplifié par Janson. Pas certain du tout que le travail de Romita plaise à ceux qui étaient déjà rebutés par ses Hit-Girl mais pour ma part, pour l’instant, cette ambiance marquée fonctionne plutôt bien. Un premier numéro intéressant, qui esquisse plusieurs choses mais il est certain que Remender est encore en train de délimiter son périmètre et qu’on y verra plus clair dans les numéros à venir.
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