Dessin de Steve McNiven & Giuseppe Camuncoli
Sortie aux USA le mercredi 28 décembre 2011
On connait la tendance de Steve McNiven à tarder, à peiner à fournir ses pages sur une base mensuelle. La chose n’est pas nouvelle mais cette fois, vu la crise des ventes, Marvel n’est pas d’humeur à décaller tout le reste de la série. C’est donc pourquoi ce Captain America #5 sort la même semaine que… le numéro suivant. Pour une série régulière ca fait désordre. Mais plus encore on ressent la même impression de rush à travers tout l’épisode. Ainsi donc ce qui aurait pu être une sorte d’Inception appliqué à l’univers de Captain America est terminé en hâte, sans beaucoup de panache. Et les délais de McNiven ne sont pas les seuls incriminés. Il y a aussi un manque d’ambition scénaristique, Brubaker se limitant à ramener Cap du monde imaginaire dans des conditions qui ont tout du « deus ex machina » antique (il suffisait donc de « demander » à Jimmy Jupiter ?). Même si on aura bien compris qu’il s’agit d’offrir en un sens une nouvelle virginité à Hydra, avec une nouvelle dirigeante et une nouvelle optique, le combat ultime entre Cap et Bravo manque singulièrement de panache et on a l’impression que quand Brubaker n’a plus rien à dire il appuie sur le bouton « sauvetage ». Il y a bien quelques lignes intéressantes, comme le fait que les comploteurs en veulent finalement à Captain America pour ne pas avoir réussi à imposer l’utopie américaine rêvée dans les années 40. Mais au delà cela ne va pas bien loin…
Qui plus est on sent que le dessin est par endroit sacrifié pour tenir les délais. Steve McNiven n’est pas aussi éclatant que sur les premiers épisodes mais surtout pour finir dans un retard raisonnable il a fallu donner une partie des pages à Giuseppe Camuncoli. Qu’on aime ou qu’on aime pas, c’est un autre débat. Mais les écarts de styles et d’ambiances sont par endroit assez marqué. Ce n’est certainement pas la faute du dessinateur italien qui, ici, vient jouer les sapeur-pompiers. Mais le tout contribue à donner à l’ensemble quelque chose de vite expédié pour en finir avec l’arc. Peut-être qu’à l’avenir Brubaker reviendra plus en détail sur la nouvelle Queen Hydra et sur Bravo mais pour le premier arc d’une série relancée, c’est néanmoins très poussif et moins élégant que les premiers mois pouvaient laisser l’espérer. Dommage…
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