Dessins de Jésus Saiz
Parution aux USA le mercredi 25 mai 2016
C’était déjà évident à la lecture de ses Captain America: Sam Wilson mais Nick Spencer semble être un énorme fan du run de Mark Gruenwald sur Cap. Après nous avoir ramené D-Man, Diamondback ou la Serpent Society dans de nouveaux rôles, voici que le scénariste ressort des cartons certains « wanabees » patriotiques qu’on ne pensait plus revoir, autant d’assistants qui viennent en renfort du porteur de bouclier. Immédiatement, la série se trouve ainsi une supporting cast, qui fonctionne à merveille avec Rick Jones. La mousse prend, et ces personnages semblent d’emblée sympathiques, drôles ou poignants. Bien qu’il semble à nouveau que qui aime bien châtie bien. Spencer n’est pas tendre avec ses personnages, y compris avec la star de la série, qui termine dans une position qu’on qualifiera de « délicate ». Pour mieux nous installer dans un sentiment de familiarité, Spencer joue aussi sur les rapprochements avec les flashbacks qu’on trouvait au début du run de Rick Remender, pour nous donner un éclairage disons particulier sur l’enfance du héros. Sans aucun doute la publication Marvel qui fait le buzz cette semaine (à croire qu’elle était la deuxième lecture une fois que les gens avaient fini DC Rebirth), Captain America: Steve Rogers #1 en a fait hurler plus d’un(e). Ce qui est assez drôle car, quand on s’intéresse un peu au passé de la série, on justement que ce genre de rebondissement fait partie de la mythologie de Cap depuis au moins l’ère de Stan Lee et Jack Kirby dans Tales of Suspense. Plus près de nous, je me souviens des réactions à la sortie d’Alias (non, pas celles de la scène entre Jessica et Luke) lorsqu’il apparaissait que Cap avait peut-être une maîtresse, qu’il avait peut-être tuée et tout ça sur fond de machination d’Hydra. Et on a vu ce que ça donnait, in fine, quelques mois plus tard. C’est assez drôle de voir que des ressorts utilisés par Stan Lee il y a des décennies fonctionnent toujours, à en croire les réactions outrées au-delà du raisonnable, et c’est sans doute à mettre au crédit de Spencer.
« Let them call you what they will. I know who you truly are.. »
Sur les dessins de cette série, on retrouve Jesus Saiz, déjà croisé sur le crossover lié à Pleasant Hill mais aussi sur des séries comme Swamp Thing. L’artiste montre à quel point il sera compatible avec les dessinateurs de la série parallèle, liée à Sam Wilson (Daniel Acuna et Paul Renaud). De manière intéressante, Saiz ne fait pas de concession au glamour et ose montrer la différence d’âge entre Steve et Sharon, jouant sur les rides et sur les reliefs. Par contre la couleur n’est pas toujours utilisée à bon escient et autant cela fonctionne sur les flashbacks, autant dans d’autres scènes cette sorte de bleu uniforme, qui est le même sur la tenue de Cap que sur le t-shirt d’un ado sature un peu, à force. Avec ce premier numéro, Nick Spencer et Jésus Saiz nous montrent un peu leur « règle du jeu », comment cette série ne va pas tarder, forcément, à croiser l’autre et pourquoi il y aura bien besoin, au moins de deux Captain America. Si la fin tombe comme un couperet, c’est surtout pour le sort apparent d’un des personnages (mais Bucky ou Ian Rogers sont déjà revenus de bien pire). En tout cas les auteurs font ce qu’il faut pour accrocher le public.
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