Dessins de David Marquez
Parution aux USA le mercredi 27 juillet 2016
Avec désormais une meilleure définition des pouvoirs d’Ulysses et ulcéré des décisions arbitraires de Captain Marvel et des héros qui la suivent, Tony Stark fait quelque chose de rare dans les crossovers Marvel. Il ne fonce pas dans le tas, il tente d’abord de convaincre Carol et la communauté super-héroïque en discutant de la chose. Bien sûr, cela va avec le caractère connu de Bendis, toujours assez porté sur les dialogues. Mais on échappe à la narration des « têtes qui parlent ». C’est du Bendis mais en même temps c’est très différent de la mise en scène d’un Secret Invasion ou d’un Age of Ultron ou même d’un House of M. Stark, très émotif après la perte de ses amis, est un mélange intéressant d’émotion et de logique. Narrativement, il pique la vedette aux autres, non pas pour l’espace qu’il occupe dans la page mais bien par son ton humain. Bendis négocie aussi un virage nécessaire en plaçant quelques petites allusions au premier Civil War, quand Iron Man explique, essentiellement, qu’il a compris la leçon depuis. Ce n’est plus le super-flic qu’il était dix ans auparavant et la discussion le souligne. On ne sait pas trop dans quel état Stark finira le crossover mais il est clair que depuis la relance d’Invincible Iron Man l’auteur a entrepris de rendre le personnage à nouveau sympathique et spontané, plus proche de celui qu’il était à l’ère Michelinie-Layton.
« I have friends all over the place. »
David Marquez dessine une alternance assez bien trouvée de plans extérieurs larges (par exemple la double page avec Miles Morales) et d’espaces fermés (l’endroit où se déroule la discussion), là où la mort du dernier épisode me semblait représentée de manière anti-climatique, presque « hors champ ». Et c’est encore le cas, ici, avec la dernière double page, qui aurait mérité d’être plus percutante dans sa composition et ne pas se contenter de place des personnages au hasard. Globalement, l’avantage certain de cet épisode, c’est que les lignes sont tracées, les camps s’organisent mais pas sans avoir fait les choses dans les règles. Les héros ne se sautent pas à la gorge sans avoir tenté de gérer la chose auparavant. Une autre chose intéressante, c’est qu’on ne s’est pas contenté de mettre face à face les doublons. Il n’y a pas un Captain America dans chaque camp, les choses sont moins artificielles que ça, même si Bendis est resté proche de la composition de certains groupes (en gros, les co-équipiers de Carol ou Tony ont tendance à laisser parler leurs relations plus que leurs philosophies). Par moments, ça coince. Par exemple il y a l’un des derniers arrivants de l’épisode dont on se souviendra que, lors de la précédente Civil War, il était absolument contre l’affrontement. Mais peut-être que, débarquant, il ne connait qu’une version. Il y a aussi la question de savoir ce que vont faire des Jen ou même les Inhumans, qui jouent un rôle ambigu. Mais à ce stade les choses prennent forment plutôt bien. Peut-être aussi parce que cette fois on a évité les allers-retours dans le temps.
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