Dessins de John Byrne
Parution aux USA le mercredi 19 octobre 2011
Michael Swann est un dur. Un vrai. un « tatoué ». Qui arrive à ses fins même quand tout semble joué. Bien que les services secrets communistes aient retrouvé sa trace rien ne l’empêchera ainsi d’assassiner sa cible puis de filer vers sa mère patrie, le Royaume-Uni, pour s’occuper d’un scientifique qui fait mine de passer à l’Est. C’est peu de dire que Byrne s’intéresse ici énormément à James Bond et, plus largement, à l’archétype de l’agent secret britannique. Au point d’ailleurs où les scènes d’action sont montées de manière très cinématographique. Dans les premières pages les événements sont même totalement muets, à part la simple mention « Berlin Est ». On passe ainsi la moitié de ce comic-book en se demandant si Byrne a finalement décidé d’en faire une histoire sans paroles. Il nous faut environ une douzaine de pages avant de retrouver un dialogue… Ce qui en soi n’est pas idiot (contrairement à un Spider-Man, un agent secret en fuite ne va pas s’arrêter pour taper la discussion… logique, donc, que la course-poursuite soit sans bulle) mais mieux vaut sans doute être prévenu avant de se lancer dans la lecture…
A part ça John Byrne se tire de l’exercice à merveille. Il installe un agent secret des sixties, à la fois homme à femmes et allergique à l’autorité, dans son rôle. Ne lui manquerait presque qu’un matricule double zéro pour parfaire la chose. Et c’est d’ailleurs peut-être là que le problème se pose car l’auteur nous sert la chose de façon si académique qu’on cherche en vaint la plus-value du personnage. D’accord il ne peut pas rester dans une clinique sans que les infirmières passent dans ses bras. D’accord il n’a pas froid aux yeux et prend les jobs les plus épineux. D’accord il n’est pas impressionné par son patron. D’accord il est visible que l’artiste s’inspire du visage de certains acteurs anglais… Mais… et le reste ? Où est le petit quelque chose qui pourrait distinguer le projet de son modèle ? Qui plus est le long passage muet devrait être normalement contrebalancé par une partie un peu plus dense alors qu’au final la deuxième partie est un peu pantouflarde. Du coup Cold War est, techniquement, une excellente BD d’espionnage « old school » mais ne comporte pas un brin de surprise. Il lui manque de la texture… A moins qu’un twist intervienne dans le prochain numéro ?
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