Dessins de Rhoald Marcellius
Parution aux USA le mercredi 20 juillet 2016
Titre pas spécialement en vue ces derniers mois, Contest of Champions aura réussi l’exploit de dépasser le stade du boulot de commande pour devenir l’accélérateur de particules d’Al Ewing. Entre l’exploitation de personnages plus ou moins nouveaux (Guillotine et White Fox), le retour d’anciens disparus tels que Night Thrasher ou Stick, l’exploitation de « stars » comme Iron Man ou Gamora et le jeu sur certaines versions alternatives parfois bien barrées, le scénariste nous aura donné plus que l’on attendait d’un comic-book librement inspiré d’un jeu vidéo. Et puis il y a bien sûr l’avatar d’Ewing, son fil rouge dans la série, le justicier britannique Outlaw qui ne se sent plus de jouer les Punishers. Même si la série n’a pas été un hit, les premiers mois ont vu passer une qualité certaine et un certain niveau d’imprévisibilité. On ne savait pas qui s’en tirerait, quel nouveau personnage déboulerait ou disparaitrait, quelle trahison le Maestro ou les Anciens de l’Univers pouvaient bien manigancer. Contest of Champions prenait l’allure de ces séries secondaires qui passent inaperçues et que l’on peut conseiller à des amis un ou deux ans plus tard, quand ils se demandent comment un Dwayne Taylor a pu revenir à la vie. Malheureusement, à trop vouloir en faire pour sauver la série, en multipliant les guests, Ewing s’est un peu perdu (quelque part pendant l’intervention des nouveaux Ultimates à mon avis). Trop de personnages sur la scène faisait qu’on perdait le fil. Et cette fin de série souffre jusqu’au bout de ce syndrome, avec les Mighty Avengers et les Thunderbolts d’une autre Terre, où la première Civil War n’a pas tourné de la même manière. Il y aux alentours d’une vingtaine de personnages dont certains sont des versions alternatives à peine esquissées.
« I was stuck on the big Fight Planet in the Fight Dimension. »
Rajoutez à cela que le dessin de Marcellius tient mal (en fait pas du tout) la comparaison avec les premiers épisodes et vous avez un épisode poussif, où l’on sent qu’Ewing s’efforce de limiter la casse en accélérant la cadence et en racontant autant de choses qu’il peut dans une vingtaine de pages… ce qui n’arrange pas la lecture non plus. Alors on se concentre sur la question de savoir pour quel(s) personnage(s) ce sera un happy end. Et là pour le coup, ce n’est pas très subtil non plus (la tête de mort d’Outlaw est remplacée… par un cœur ? ». Les motivations des personnages s’estompent pour finir dans des « scènes de groupes » montées en dépit du bon sens (la moitié de la bande d’Outlaw est composée de cyniques qui ne se laisseraient sans doute pas entraîner dans un tel projet). Contest of Champions a commencé comme une série assez sympathique, inattendue, mais ces dernières pages font que le soufflé retombe. Je ne serais pas étonné qu’on me dise qu’Ewing avait prévu d’aller au moins jusqu’au 12 et qu’on lui ai ordonné de raccourcir la chose. Peut-être qu’il aura l’occasion de sauver ces personnages dans une autre de ses séries. Mais là, la chute fait diablement artificielle. Et c’est bien dommage…
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