Avant-Première VO : Review Cthulhu Tales #12
21 février 2009[FRENCH] Après Necronomicon, William Messner-Loebs est de retour pour adapter l’univers de Cthulhu à un cadre sans doute inédit : la parodie d’un fameux feuilleton policier. Sauf qu’ici les enquêteurs se posent la question de savoir qui est le « serial-réanimateur ». Une histoire comique qui permet de glisser une ou deux guest-stars familières. Et pour la suite du menu, Boom! nous propose… du poisson. Mais attention, quand ce dernier se rebiffe, la pêche peut virer au cauchemar.
Cthulhu Tales #12 [Boom!]
Scénario de William Messner-Loebs, Shane Oakley
Dessins d’Andrew Ritchie, David Hitchcock
Sortie aux USA le 25 février 2009
Vous connaissez le feuilleton « New York: Unité Spéciale » (en anglais Law & Order: SVU) ? William Messner-Loebs l’a visiblement déjà regardé et nous donne cette fois un pastiche de cette série TV, retitré « Arkham: SVU ». Ici, la sempiternelle doublette de flics/partenaires ne se demandent pas qui a tué qui mais… qui ramène à la vie des gens qui auraient du rester dans la tombe. Les deux flics se déplacent alors de scène de résurrection en scène de résurrection tandis que leur expert consultant n’est pas un médecin spécialisé dans les autopsies mais, forcément, une sorte de médium versé dans l’occulte. Bon, disons-le tout de suite la fin tombe un peu à plat (à croire que c’est le début d’une histoire plus large, mais il n’y a pourtant aucun « to be continued ») mais par contre l’histoire vaut le coup d’œil ne serait-ce que pour les apparitions plus ou moins discrètes de personnages venus du cinéma, qu’il s’agisse d’un gangster bien connu pour sa balafre ou… du « coupable » final de l’histoire. C’est drôle et inspiré mais comme je le disais, la conclusion laisse un goût d’inachevé. William Messner-Loebs nous préparerait-il une sorte de suite ? L’avenir le dira…
En deuxième partie de cette anthologie, « A Whistle For The Deep » se distingue d’abord par le dessin assez atypique de David Hitchcock, qui échappe aux codes habituels des comics et m’évoque un peu plus certains webcomics qu’on a pu voir chez Zuda. Oakley et Hitchcock racontent avec un certain classicisme une histoire de « nativité sombre », avec une créature qui, bien qu’enfantée par un monstre tentaculaire, doit apprendre à vivre parmi les humains en tentant de passer pour « normal ». Seulement quand on a une gueule de poisson, ce n’est pas facile, même quand le père adoptif se trouve être un pêcheur. Là, pour le coup, la fin laisse la place au non-dit et à l’imagination mais son côté inexorable est bien plus explicite. Ca se lit effectivement comme on lirait une nouvelle de Lovecraft ou d’un de ses « disciples »… La livraison de ce mois-ci est donc un curieux mélange mais la série ne finit pas de surprendre et de renouveler un genre qu’on pensait plus étriqué…
[Xavier Fournier]