Avant-Première VO: Review Daredevil #18
4 septembre 2015[FRENCH] On a laissé Daredevil devant un choix impossible. Sa vie ou celle de ses confidents les plus proches, aux mains du Kingpin. On a laissé Daredevil alors qu’il ne restait plus qu’un épisode pour conclure le run historique de Mark Waid (et de Chris Samnee aussi, bien entendu, mais Waid avait commencé une flanquée d’épisodes avant).
Daredevil #18 [Marvel Comics]
Scénario de Mark Waid
Dessins de Chris Samnee
Parution aux USA le mercredi 2 septembre 2015
Wilson Fisk retient en otage la supporting cast de Daredevil ainsi que l’ex-dulcinée du Shroud avec une seule exigence : qu’on lui amène la tête du héros. Et c’est pour ainsi dire ce qui se produit dès le début de l’épisode. Bam. Daredevil est mort. Ou non. Ce serait trop facile, bien entendu, c’est plus compliqué que cela et pour ce dernier numéro de la série, le dessinateur Chris Samnee ne lâche rien en termes de narration graphique. Les deux auteurs nous montrent une dernière fois pourquoi on aime leur Daredevil… Tout en nous montrant dans l’histoire pourquoi des gens comme Foggy continuent de s’attacher à ce personnage dont l’orgueil, bien souvent, leur a pourri la vie…
L’important c’est la chute. Tant que le point final n’a pas été posé, le château de cartes peut encore s’effondrer. Jusqu’à la ligne d’arrivée le pilote de course peut partir dans le décor… Il n’y a pas grand suspens à dire que ce Daredevil #18 n’a rien d’un naufrage. Non, animateur de la vie de Matt Murdock ces dernières années, Mark Waid ne se vautre pas sur l’épisode final et ça n’a rien d’une surprise. Mais en plus de la fin d’un arc où Daredevil a une nouvelle fois été sur le fil du rasoir, il y a clairement cet effet de conclusion d’un run entier, commencé deux Daredevil #1 plus tôt. Sur cette saga, Waid a regroupé ainsi des éléments qui appartiennent à des époques différentes. Il y a le Kingpin, le bad guy « classique » de la série, Ikari (le ninja aux ordres de Bullseye dans le volume précédent) et enfin le Shroud, fauteur de trouble depuis que DD est arrivé sur la côte Ouest. Ce qui fait qu’en faisant converger ces intrigues, le scénariste dégage réellement un effet de bouquet final. En prime, il y a une narration qui fait que, personnellement, je n’aurai pas peur de prêter ce Daredevil #18 a quelqu’un qui viendrait de découvrir la série TV sur Netflix (avec, également, un face à face fort entre DD et Fisk), quand bien même c’est la fin… en lui conseillant de le lire et, si cela plaît, de se lancer ensuite dans la lecture de l’ère Waid pour comprendre comment on en est arrivé là. Murdock a vécu tellement de tribulations ces dernières années, est passé dans un tel mixeur existentiel que lire cette fin ne spoilerait pas pour autant les chemins qui ont mené là. Jusqu’à la fin, à travers la fin… un run qui de bout en bout aura tenu ses promesses et qu’il va maintenant faire bon relire en entier.
[Xavier Fournier]