Dessins de Paolo Rivera
Parution aux USA le mercredi 14 septembre 2011
Fait prisonnier le mois dernier par des « clones sonores » de Klaw, Daredevil est désormais prisonnier d’une étrange machine. Une chose est certaine : s’il ne s’évade pas rapidement, tout ça ne peut rien augurer de bon ! Waid nous donne ici un Daredevil très maître de lui même tout en étant prompt à l’introspection. Ce n’est pas le Daredevil dépressif de la période Bendis-Brubaker-Diggle mais il est compatible. On sent bien que c’est le même personnage sur le rebond, qui se reconstruit lentement. Et le scénariste opère deux tableaux. D’une part il y a Daredevil en lui-même. Et là on serait tenté de dire que c’est la facette la plus facile, que la diversité des adversaires fait une partie du boulot tandis que Paolo Rivera est étincellant. Après les effets visuels qui avaient entouré l’apparition du Spot dans le premier numéro ou même les charges anti-radars de Captain America dans le deuxième, les doubles sonores de Klaw permettent à l’artiste d’habiller les pages, d’accompagner l’action, avec une maîtrise totale. Je serais curieux de voir Rivera s’attaquer un jour à un personnage comme Flash (ou à défaut Quicksilver ?) pour voir de quelle manière il interprêterait l’impression de vitesse. Sur le côté « Daredevil », donc, le côté visuel instaure d’emblée la différence, la relance…
L’autre versant du travail de Mark Waid concerne Matt Murdock, l’homme derrière le masque. Ces dernières années les deux alter-ego ont été un peu confondu, les adversaires de l’un s’attaquant souvent à l’autre. Ici, la dernière partie de l’épisode s’intéresse plus particulièrement à la firme de Nelson et Murdock. Et l’avocat aveugle, rusé comme le diable, fait un grand rentour avec une verve certaine, qui s’exprime jusqu’à la dernière case tandis que Foggy tente du mieux qu’il peut le côté intrépide de son associé. Le mélange est efficace, dynamique, d’autant plus que le scénario n’efface ou n’ignore pas les phases précédentes de la vie du héros (par exemple le fait que son identité secrète soit remise en cause). A partir de là Daredevil/Matt Murdock s’impose à nouveau comme un héros décomplexé. Et sa série, globalement, lui emboite le pas, nous donnant quelque chose d’iconique tout en se gardant bien d’être figée. D’une scène à une autre, sans qu’il y ait forcément des machinations gigantesques, on ne sait pas à l’avance comment les choses vont évoluer. Ajoutez à ça que Waid sait aussi jouer sur quelques répliques percutantes et Daredevil se réimpose comme un rendez-vous mensuel attendu avec impatiente…
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