Avant-Première VO: Review Daredevil #9
20 février 2012[FRENCH] S’il est facile de définir le Daredevil de Mark Waid comme un retour au Matt Murdock aventurier et revenu de sa dépression, tout n’est pas rose dans l’actuelle série. Le scénariste arrive ainsi à plonger son personnage dans une aventure à l’ambiance digne de l’Enfer de Dante ou des gravures de Gustave Doré. Daredevil voyageant sur un fleuve souterrain à bord… d’un cercueil ? Une scène qui a plus de sens qu’on pourrait le croire.
Daredevil #9 [Marvel Comics]
Scénario de Mark Waid
Dessin de Paolo Rivera
Sorti aux USA le mercredi 15 février 2012
Depuis son retour Daredevil affronte des menaces classiques de Marvel. On a vu ainsi passer dans la série des personnages comme Klaw ou Hydra et voici le moment pour le justicier aveugle de croiser le chemin de… l’Homme-Taupe. Au début une « simple » disparition de cercueils qui prend de suite des proportions folles. D’abord parce que parmi les cercueils en question il y a celui du père de Daredevil. Ensuite parce que les voleurs sont des Moloids, autrement dit les sujets de l’Homme-Taupe. Ce dernier est décidément très à la mode en ce moment, entre les sagas récentes de Fantastic Four ou d’Avenging Spider-Man. Mais là où il trouve plus particulièrement son sens dans cette série c’est que du coup Daredevil se retrouve face à des adversaires qui, comme lui, ne se guident pas par la vision. L’avantage du sens-radar ne joue plus (ou si peu) puisqu’en face les autres protagonistes eux-mêmes sont habitués à ce genre de choses. Waid montre d’ailleurs en plusieurs endroits comment Daredevil pêche un peu par excès de confiance, habitué qu’il est à jouer sur des sens qui échappent aux autres. Il est trop confiant quand il arrive au cimetière et que Foggy lui-même est obligé de lui signaler un indice qui pourrait le trahir. Trop confiant, encore, quand il prend en filature les voleurs de cercueils. Trop confiant, enfin, quand il cache un objet qui est en train de devenir un fil rouge de la série… et que la cachette ne tarde pas à être découverte… Mark Waid nous a sorti du Daredevil trop dépressif, trop hanté… mais il nous donne un personnage tout à fait compatible avec les runs précédents, qui n’est pas à l’abri d’erreurs ou d’orgueil…
Aux dessins Paolo Rivera est toujours aussi maître de son jeu. Peut-être même plus encore cette fois, alors que Waid lui permet de représenter des décors surréalistes, des cavernes où des hordes troglodytes hissent des cercueils dérobés. Il y a assurément quelque chose de noir et d’infernal dans ces situations… mais quelque chose qui dans le même temps joue plus sur une certaine fibre classique que sur un répertoire trop gore. En un sens le Daredevil de Waid et Rivera me fait un peu penser à certaines ambiances du DD de Nocenti et Romita Jr. Et c’est loin d’être une mauvaise chose !
[Xavier Fournier]