Dessins d’Andy Kubert
Parution aux USA le mercredi 25 novembre 2015
Est-ce qu’un Dark Knight est encore un Dark Knight quand Frank Miller n’est plus aussi autonome et qu’il doit, au mieux, partager les commandes avec un autre scénariste et un autre dessinateur, au pire (et c’est ce qu’il semble avoir indiqué via de récentes déclarations) simplement patronner le projet ? La question trouve sa réponse dès les premières pages, avec un Brian Azzarello qui a visiblement bien révisé sa copie, construisant son récit sur la défiance de Miller envers les médias. Ici, avant de passer aux traditionnels écrans de TV, Azzarello emprunte aussi la voie (et la voix) d’un langage SMS pour montrer comment la nouvelle de la réapparition de Batman se propage dans Gotham. Par contre, ce qui est certain, c’est que ses dialogues ne vont pas jusqu’à singer ceux de Miller. En un sens on pense aussi au Batman #666 de Grant Morrison dans le phrasé, mais ce voisinage d’ambiance s’explique aussi pour deux raisons. D’abord Morrison lui-même n’aurait pas inventé son futur sans la connaissance du premier Dark Knight. Ensuite parce que les deux projets se retrouvent dessinés par Andy Kubert et que, forcément, l’œil fait le rapprochement. Bien sur on retrouve ses traditionnelles contre-plongées… mais n’en déduisez pas pour autant que Kubert livre ici son travail habituel. Lui aussi a révisé et lorgne ouvertement sur des scénographies empruntées à la sphère de Miller. Par exemple lorsqu’on retrouve Wonder Woman, la scène a des accents de l’intro d’Atom dans Dark Knight II, au moment de lutter là aussi contre un « monstre ». La scène de la poursuite à moto puis la lutte contre les policiers canalisent des scénographies propres à Miller mais aussi au David Mazzucchelli de Batman Year One. La présence de Klaus Janson à l’encrage faut aussi beaucoup pour renforcer les choses.
« Why did you let the ants knock you from the sky ? »
Dans le mini-comic encarté (ce qui d’ailleurs n’est pas la présentation la plus pratique), on retrouve pour le coup le vrai Miller pour une histoire essentiellement solo d’Atom (si la couverture et l’anatomie de Superman a beaucoup fait parler, en fait on ne voit pas le surhomme dans le mini-comic). Mais un Miller visiblement plus un peu plus en forme que pour DK II. Sans rivaliser ici avec ses chefs-d’œuvre, il profite à la fois du format réduit (et donc de la réduction des planches) et puis, là aussi, de l’encrage de Klaus Janson. Ironiquement, on voit que Miller lui aussi est dans l’hommage, Son Atom empruntant des angles et des traitements au style de Gil Kane (le créateur du personnage). C’est d’ailleurs évident lorsqu’on regarde la manière de représenter un lézard. Globalement, ce premier numéro nous éclaire aussi sur la nature de la « Race Maîtresse » (si si, regardez-bien qui demande de l’aide) et sur la manière dont Azzarello entend sans doute émuler quelque chose qui aille un peu dans le sens du fameux clash Batman/Superman qui a marqué le premier Dark Knight. Je ne pense pas que DKIII puisse se comparer à la puissance et la surprise de DKI mais, objectivement, on est à des années lumières au-dessus de DKII, qui montrait un Miller graphiquement en roue libre…
[Xavier Fournier]
Après deux volets ayant conquis le box-office sans pour autant séduire la critique, Venom :…
Hasard du calendrier, Christopher Reeve fait l'objet de deux documentaires en ce mois d'octobre. Le…
Le documentaire Super/Man : L'Histoire de Christopher Reeve plonge au cœur de la vie de…
Pour bien commencer la semaine, Marvel Studios nous présentent les premières images de Thunderbolts*, prévu…
La série The Penguin s’inscrit dans l’univers sombre et corrompu du Gotham City, mis en…
Qui l'aurait cru ? La sorcière Agatha Harkness, ennemie de la Sorcière Rouge dans la…