Avant-Première VO: Review Dark Knight III – The Master Race #5
4 juillet 2016[FRENCH] Alors que les Kandoriens fanatiques patrouillent dans les cieux, Batman collectionne les alliés dans les bas-fonds, qu’il s’agisse des égouts ou bien des profondeurs océaniques. Mais reste un héros à ramener si l’on veut vraiment avoir une chance contre tous ces surhommes…
Dark Knight III – The Master Race #5 [DC Comics]
Scénario de Frank Miller et Brian Azzarello
Dessins d’Andy Kubert et Frank Miller
Parution aux USA le mercredi 29 juin 2016
Voilà un numéro qui déroutera un peu les fans de la première heure du premier Dark Knight de Miller, puisqu’ici on s’éloigne des sous-entends sociaux et politiques – à part une petite pique sur le potentiel pour l’auto-destruction de l’humanité et Wonder Woman qui évoque l’isolationnisme – pour aborder quelque chose de résolument plus super-héroïque, au premier degré. Il s’agit pour les forces de Batman de réunir ce dont ils peuvent disposer. Armes sous-estimées ou alliés brisés, les deux catégories deviennent des deus ex machina pour faire avancer le récit et, en un sens, ce cinquième épisode de Dark Knight III a plus le ton d’un comic-book des années 80 pré Dark Knight. Ce qui en un sens est logique puisque depuis DK2, Miller avait voulu prendre le contrepied des décryptages politiques et revenir à des super-protagonistes. Pour autant, cela reste au-dessus de DK2, tandis qu’Andy Kubert, au fil des épisodes, reprend des marques personnelles (la scène des krakens remontant leur trophée est clairement raconté selon une scénographique qui, pour le coup n’est pas très millerienne).
« Fear is why I don’t kill. »
Au passage Azzarello et Miller en profitent pour remettre les pendules à l’heure, sachant que la philosophie du monde de Dark Knight a été maniée à tort et à travers pour justifie, par exemple, le fait que Batman tuerait dans le film de Zack Snyder. Le vieux Bruce Wayne le dit cette fois en toutes lettres, noir sur blanc, pour ceux qui n’auraient pas suivi… Batman ne tue pas. Mais s’il faut pister les petites traces de portée politique dans ce numéro, on gardera aussi ce discours sur la peur (et par extension la « terreur », avec tout ce que ça implique par les temps qui courent), une sorte de ligne de démarcation que les deux scénaristes installent contre le fanatisme. On a parfois reproché à Miller de se laisser guider par sa peur. Azzarello trouve ici les mots pour donner une importance à cette peur. Reste que c’est quand même le premier degré qui l’emporte dans ce numéro et une sorte de renversement assez rapide, de changement de la donne. Inversement le minicomic proposé, centré cette fois sur Lara, est assez dispensable et on aurait pu utiliser les pages à autre chose (par exemple la réaction de la commissaire).
[Xavier Fournier]
Mouais…Il ne tue pas mais il envoie Hawkboy tuer Lex Luthor.
Il tue aussi le Nouveau Joker(dont je tairai le nom pour ceux qui ne l’ont pas encore vu).
Carrie Kelley a essayé de tuer ce même Nouveau Joker.
« Mouais » Il ne tue pas : Hawkboy est décidé à tuer Luthor depuis que l’autre a tué ses parents, c’est pas spécialement Batounet qui lui souffle l’idée. Et la même chose peu s’entendre pour Carrie et une partie des Sons of Batman qu’il freine souvent, par exemple en leur expliquant qu’ils n’utilisent pas d’armes à feu, ainsi de suite. Reste le cas du New Joker de DKII qui est un peu particulier parce que d’une part on peut comprendre que Batman veut pas laisser le personnage dans cet état où il n’est plus lui-même et l’autre, surtout, Batman lui même se précipite vers la mort et est sauvé par Superman… qui ne sauve pas l’autre.
« sachant que la philosophie du monde de Dark Knight a été maniée à tort et à travers pour justifie, par exemple, le fait que Batman tuerait dans le film de Zack Snyder. »
En même temps, c’est Miller le premier qui a instauré cette idée d’un Batman tueur, clairement, surtout dans ses Dark Knight. Dans le film de Snyder il ne tue pas, c’est comme dans celui de Burton, c’est fait hors-champ ou en prétextant des situations de non-sauvetage, un peu facile donc. Dans le film de Snyder, Batman n’a pas été tant remanié que cela, en vingt ans c’est l’évolution logique de ce qu’avait commencé Miller, avec en prime un chemin de rédemption à la fin du film. Miller a la mémoire courte.
NON, c’est faux. Dans Dark Knight I, Wayne ne tue personne, c’est d’ailleurs pour ca que le Joker lui même est obligé de se suicider. La seule scène ambigue c’est quand il laisse sans connaissance le chef des mutants après un combat. Mais dans d’autres passages on comprend que la police le recherche pour le seul « meurtre » du Joker, dont il est innocent. C’est écrit, c’est en noir sur blanc, on peut le vérifier en reprenant l’album. Snyder, lui, a parlé d’une BD où « Batman tuait à toutes les pages », qui n’existe que dans sa tête. Si quelqu’un me parle d’une scène de Dark Knight où Batman danse en tutu rose, je vais être incrédule mais je vais quand même aller vérifier s’il n’y a pas une vague scène de rêve, une illusion dans une case. Si quelqu’un me dit « ah oui mais dans Dark Knight Returns il arrête pas de tuer », je retourne voir, cases à l’appui… et il n’y a absolument rien de la sorte. Qui plus est dans DKIII Miller valide le plot mais le script est écrit par Azzarello.
Mais dans Bat V Sup Batman ne tue pas non plus de sang-froid directement, tout comme dans le jeu Arkham Knight, tout comme les précédents films ! Le seul moment où il tue c’est la séquence dans le désert, qui est un futur possible, donc ce n’est pas pareil. J’ai du mal à comprendre cette polémique. Comme vous dîtes, y a des scènes ambigus, dans le film aussi, dans les anciens films aussi, pourquoi là ça pose soucis ? Le seul changement hyper choquant c’est la marque au fer rouge, dont Batman s’absout à la fin, retrouvant son code d’honneur. Le Bat de Snyder a sombré dans l’hyper violence, tout comme le Bat de Miller, c’est lui qui a contribué à instaurer ces extrêmes. Est-ce que Azzarello souhaite vraiment y faire référence suite au film ou bien c’est votre ressenti en le lisant ?
En fait, Batman mitraille les forces de Luthor pendant les scènes de poursuite en voiture et fait preuve d’une forme de désinvolture envers la vie humaine (y compris la vie surhumaine de Superman) sans grande architecture/justification. On peut parler des anciens films aussi, mais je crois que c’est le seul où Batounet prémédite un meurtre pendant une heure et demie. Hyperviolence et rapport au meurtre sont deux choses discutables, mais différentes. Ce n’est pas parce que le DK de Miller et le BvS de Snyder sont tous les deux hyperviolents qu’ils ont la même philosophie. Je pense qu’Azzarello cherche surtout à clairement définir les choses, le DK ne tue pas. Ca peut sans doute aussi bien s’appliquer au film qu’aux jeux vidéos ou à d’autres versions. Ca ne veut pas dire qu’il est obligatoirement une blanche colombe par ailleurs ou qu’il n’est pas violent.
Merci pour cette réponse plus détaillée et claire !
Pour le chef des Mutants, il me semble qu’on évoque qu’il doit être transporté mais qu’il n’est pas en état.
Personnellement, j’ai plutôt l’impression qu’il a les os brisés.
Il y a une scène ambiguë où il tire sur une Mutante.