Avant-Première VO: Review Deadpool #20

[FRENCH] Pour le changer de son environnement habituel, Brian Posehn et Gerry Duggan expédient Deadpool à la fin des années 60 et plus précisément au Wakanda où, à partir de là, il va croiser un certain nombre de concepts qui ont en commun un nom, Kirby. C’est dense mais l’hommage a ses limites. Est-ce que chanter au karaoké les plus grands airs de la Callas est la meilleure façon de lui rendre hommage ? Ca dépend de comment vous chantez et, ici, c’est un peu la même chose.

Deadpool #20 [Marvel Comics] Scénario de Brian Posehn et Gerry Duggan
Dessin de Scott Koblish
Parution aux USA le mercredi 4 décembre 2013

OPA sur les aventures de Deadpool cette semaine avec un épisode « fill-in » au demeurant assez bien pensé. Deadpool, encore dans de sales draps (au point qu’on se demande quelques secondes si on n’aurait pas loupé un épisode, mais non…) se retrouve catapulté dans les sixties et, plus précisément, dans l’œuvre de Jack Kirby. Au demeurant voici donc un épisode assez fou, où l’assassin en rouge ne reste pas deux pages en place. Brian Posehn et Gerry Duggan font du « concept dropping » à grande vitesse, dans une logique où les choses n’en ont guère, où on reconnait vaguement les Celestials en train d’attaquer le Wakanda avant que le Watcher intervienne et envoie Deadpool en Savage Land où il faudra se frotter à Magog (ça vous donne une idée de ces 20 pages). Mais… quelque part là dedans, dessiner des Devil Dinosaurs et des personnages cubiques ça n’atteint pas forcément le but fixé. Ou en tout cas pas clairement. On énumère, on énumère… mais est-ce que ça a valeur de gag ou d’histoire ? Je n’en suis pas du tout convaincu.

Certains inconditionnels de Kirby vont sans doute foncer dessus en reconnaissant tel ou tel personnage. Mais il faut bien voir que le style de Scott Koblish n’évoque que très occasionnellement celui de Kirby (en un sens ça me rappelle plus celui de Paris Cullins sur la reprise des Forever People dans les années 80). Il y a des précédents qui, dans le genre, ont bien mieux réussi que ça. On repensera au fameux « Time-Gumping » de l’époque de Kelly mais aussi aux épisodes de Black Panther où Christopher Priest importait le Panther de Kirby, avec son phrasé, et s’en servait dans un but défini, précis. Maintenant c’est un épisode unique, stand alone, et il est certain qu’on ne peut pas en attendre la même chose qu’un arc entier. Mais à énumérer, ça donne l’impression de feuilleter le Marvel Handbook et ça devient vite répétitif. Par contre une chose est sure, l’épisode est massif dans sa narration et c’est clair qu’on n’a pas l’impression de lire une narration décompressée. Il faut saluer l’effort mais en même temps regretter qu’il n’ait pas été utilisé à bon escient.

[Xavier Fournier]
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