Dessins de Victor Ibanez
Sorti aux USA le mercredi 2 mai 2012
Pourquoi les Defenders s’évertuent-ils à garder le secret de leur alliance et de ces étranges machines capables de modifier la réalité ? La réponse véritable se cache dans ce numéro : Ils ne peuvent tout simplement pas, empêché par une sorte de barrière mystique. Pas possible d’aller chercher de l’aide en dehors de leur cercle bien particulier. Mais Iron Fist a la singulière impression qu’ils ne sont pas les premiers à partager ce secret, que d’autres avant ont porté ce poids. Il se lance donc dans un énorme travail de recherche… tellement énorme que seul le Silver Surfer peut l’aider. Matt Fraction, qui a à nouveau cloué le Surfer sur Terre dans ses Mighty Thor, en profite pour jouer sur la nature « mortelle » de l’extra-terrestre (qui s’émerveille de tout et même d’un simple coup de fil) mais aussi de son côté inhumain (ses pouvoirs sans borne et sa métamorphose particulière pour venir à bout de l’attaquant dans ce numéro). Tout ne fonctionne pas dans les mêmes proportions (le Silver Surfer en mode « aspirateur », grand-guignolesque, est un peu « too much » à mon goût). Mais après avoir fait preuve d’une bonne capacité à écrire Namor (peut-être mieux que dans ses précédents Uncanny X-Men), Fraction pose quelques jalons intéressants en ce qui concerne le Silver Surfer. Et au passage son Doctor Strange est toujours aussi bien géré, aussi « étrange » qu’il le faut…
Et puis il y a Iron Fist qui continue d’occuper le haut du pavé, ce qui est d’autant plus marquant cette fois-ci que l’épisode peut se concevoir comme une suite directe du Immortal Iron Fist du même scénariste. On voit ainsi débarquer les Immortal Weapons, les Confederate of the Curious et même un troisième « groupe rétroactif ». Avec ses propres créations, Fraction n’est pas forcément tendre. Il est capable de passer un coup de balai sur des éléments qu’il a lui-même apporté si ça peut servir l’histoire. Mais il réinjecte massivement des choses, surfant toujours sur un ton très « Planetary ». Surtout il prend soin de lui-même mettre en scène l’effet rétroactif, les personnages eux-mêmes se demandant comment ces générations de héros précédents ont pu passer inaperçues pendant des décennies. Continuant sur la même note que le numéro du mois dernier, Defenders #6 donne l’impression de révèler « l’histoire secrète de l’univers Marvel ». Et ce n’est pas désagréable, loin s’en faut. On aurait aimé voir l’équipe fonctionner un peu plus en groupe (mais après tout les Defenders ont une tradition de « non-équipe ») mais l’idée de forger des liens entre Danny et Norrin ouvre un sens de camaraderie dans la série.
[Xavier Fournier]
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