Avant-Première VO: Review Detective Comics #934
10 juin 2016[FRENCH] Quelqu’un traque les « vigilants » de Gotham. Batman décide donc de fédérer plus que jamais les justiciers masqués qui « découlent » de lui et commence par recruter Batwoman. Un préambule un peu forcé, qui a néanmoins l’avantage de trouver une vraie place pour Ms. Kane dans la « Batfamily » tout en fournissant un point d’attache à des personnages comme Spoiler, Tim Drake ou Cassandra Cain.
Detective Comics #934 [DC Comics]
Scénario de James Tynion IV
Dessins d’Eddy Barrows
Parution aux USA le mercredi 8 juin 2016
Depuis sa création il y a une dizaine d’années, la Batwoman moderne a toujours été un peu à part dans l’organigramme des Bat-héros. Ceci pouvait avoir quelques avantages au moment de l’installer à Gotham, de lui trouver une spécificité sans qu’elle se fasse dévorer par les crossovers liés à Batman. Mais l’inconvénient, à la longue, était aussi d’en faire un personnage qui n’avait pas d’effet, qui n’était cité qu’exceptionnellement dans les autres titres. Et depuis l’arrêt de la série Batwoman, forcément, la justicière était tombé sur le bas côté (le « bat côté » ?). Cette reformulation de Detective Comics lui rend une place de choix, même s’il faut passer d’abord par le fait que ce grand parano de Batman déciderait d’un coup d’accorder sa confiance à quelqu’un qui ne fait pas partie de sa « bande » ou de « déléguer » pour une mission qui, à priori l’inquiète. Detective Comics #934 a un peu le goût d’un projet à la Batman Eternal, avec un démarrage très localisé, forcé. Mais bien vite, ici, les avantages de ces rapprochements se font sentir. Sous l’écriture de James Tynion IV, Batwoman ne rentre pas dans le rang, elle garde au contraire son caractère et ce qui fait qu’elle ne fonctionne pas comme ses bat-collègues. Avant d’être une détective masquée, son cursus est plus militaire et elle trouve fort logiquement sa place comme un véritable sergent instructeur d’une nouvelle génération de héros.
« I will be hard on you, because if I am not, you will die. »
Eddy Barrows s’éclate particulièrement sur certaines pages, avec des textures et des ombres qui dynamisent bien ses silhouettes, par ailleurs bien structurées. A bien des égards, le groupe informel qui est réunit ici a un peu le goût d’une équipe d’Outsiders qui ne dirait pas son nom (en particulier parce que Clayface peut passer pour un homologue de Metamorpho) et on aurait pu y adjoindre sans doute un ou deux autres héros liés à Batman ou à Gotham. D’un autre côté, partir sur un quintet permet de garder de la place pour les personnes présentes. Clairement, par endroits, ca coince un peu aux entournures. Pourquoi former cette « classe » sur cette affaire en particulier plutôt que sur une autre (par exemple la cour des Hiboux ou les récents soulèvements à Gotham) alors que Batman en sait si peu sur la menace ? Mais en même temps, ce n’est qu’un prétexte et très clairement, rapidement, tout ce que ces personnages ont à gagner – au moins sur un plan créatif – à être ainsi réunis dans cette série devient apparent. Si cette formule tient ses promesses, le petit groupe de Batwoman pourrait bien devenir une sorte de concurrent des Birds of Prey de la grande époque…
[Xavier Fournier]