Dessin de Bilquis Evely
Parution aux USA le mercredi 9 juillet 2014
Je m’attends à voir poindre quelques reviews qui penseront que cet épisode descend d’Identity Crisis tant le principe de lavage de cerveau y est omniprésent. Pas de bol, dès les années 30, Doc Savage était déjà un personnage qui avait pour habitude de réhabiliter ses adversaires en les programmant pour ne plus être maléfiques. La méthode peut avoir des relents de totalitarisme mais elle était considérée humaine à une époque où l’alternative aurait été, plus souvent, la peine de mort. Chris Roberson joue judicieusement sur le ressort des différences de mentalités. Quand la chose, de nos jours, est rendue publique, les gens du XXI] siècle ne le prennent pas aussi bien, un peu comme à la fin d’Orange Mécanique. Commence alors une campagne médiatique qui ne brosse pas vraiment un portrait flatteur de Clark Savage Jr. Ce qui est intéressant, c’est que l’auteur prend un personnage connu pour jouer les détectives, combattre le crime, et s’intéresse à toutes ses autres caractéristiques qui prennent, alors, le devant de la scène. Savage devient autre chose tout en restant fidèle à ses origines, à ses thèmes.
Dans une précédente review, je comparais le Doc Savage de Chris Roberson à une sorte de Tom Strong (tout en sachant bien sûr que c’est l’un qui a inspiré l’autre et pas le contraire). Le scénariste nous montre en un sens une uchronie où la présence de ce héros à la pointe de la science a pénétré le quotidien des gens. En un sens, le Doc Savage selon Roberson, c’est aussi Steve Jobs et cela devient apparent dans cet épisode où la téléphonie joue un rôle important. Le dessinateur Bilquis Evely donne également une prestation graphique. C’est bien simple, sur les premières cases, je me suis demandé si Chris Weston avait repris la série. Mais globalement scénariste et artiste continuent de nous livrer quelque chose d’assez prenant, qui nous montre ce que Savage aurait donné s’il avait toujours été là, si sa présence dans les comics ne tenait pas des pointillés. C’est prenant, oui, mais on ne peut que se désoler que ce soit l’avant-dernier numéro du titre car j’en aurai bien pris une petite trentaine d’épisodes du même tonneau.
[Xavier Fournier]
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