Scénario de Jonathan Hickman
Dessins de Neil Edwards
sortie aux USA le 25 août 2010
Jonathan Hickman est un scénariste qui me laisse perplexe… Dans le sens où le moins qu’on puisse dire est qu’il s’agite et ajoute beaucoup de choses à ses personnages ainsi qu’à l’univers partagé de Marvel. De ce fait, ses ajouts rendent définitivement intéressants ses récits pour qui s’intéresse à la continuité Marvel ou encore à une certaine notion biographique des Fantastic Four. L’ennui c’est qu’en définitive, brassés dans ces conditions, on a l’impression que les personnages ne donnent pas forcément le meilleur d’eux-mêmes ou qu’à force de révélations on exploite pas toujours les idées jusqu’au bout. Je prends pour exemple l’alliance contre-nature entre Richards Père et Fils, Doom et Grimm, qui promettait énormément dans le numéro précédent, avec un petit côté technologie « roots », peut-être même un poil steampunk… Une sorte de « mission avant-première des Fantastic Four » qui, forcément, ne pouvait qu’intriguer. En définitive cette version première des FF est quand même assez rapidement emportée au bénéfice d’un autre concept d’Hickman, qui aurait sans doute du prendre un ou deux épisodes de plus pour explorer les implications. Là, ce zapping de concepts fait qu’à un moment on aimerait bien souffler le temps de faire le tri entre les idées émises. Mais non, on est passé déjà à autre chose. Comme je le disais, Hickman lance beaucoup de pistes intéressantes mais il ne semble pas, dans le même temps, être forcément le mieux placé pour les explorer lui-même. Peut-être, dans le meilleur des cas, d’autres auteurs futurs reviendront par la suite se servir de cette matière première. Va savoir…
Niveau dessins, commençons une fois n’est pas coutume par la couverture d’Alan Davis. Souvent je fais l’impasse sur les couvertures mais sur celle-là – par ailleurs jolie, forcément puisque c’est du Davis – je trouve dommage qu’on ait opté pour représenter les personnages dans leur alter-ego de super-héros, autrement dit à l’encontre du contenu. Pour le contenu Neil Edwards livre un bon travail mis à part, sans doute, dans les designs de certains de ses personnages. Vu tout le côté « multiverse » des intrigues récentes, on aurait gagné en lisibilité si ses versions du « méchant Nathan » ou de Valeria et Franklin avait porté des costumes plus caractéristiques/identifiables. Globalement, on sent bien que l’équipe se donne du mal pour nous titiller avec un certain suspens mais quand même c’est plus la sensation d’être un peu perdu qui l’emporte…
[Xavier Fournier]
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