Dessin de Sean Phillips
Sortie aux USA le mercredi 4 janvier 2012
Pas encore pu trouver le temps de faire le tour de toutes les sorties de la semaine. Donc, l’affirmation reste à prendre avec des pincettes mais Fatale semble effectivement bien parti pour être LE comic-book de ce début d’année. Pourtant on ne peut pas vraiment parler de « surprise ». Avec les reussites de Criminal et Incognito, il aurait été étonnant qu’Ed Brubaker et Sean Phillips abandonnent le lecteur sur un bord de route. Non seulement Fatale s’inscrit dans la lignée des projets précédents du tandem mais il est peut-être même (il faudra voir les numéros suivants pour en avoir la certitude) le meilleur des trois. Cette fois, après avoir exploré les crime-comics et les super-villains échappés des pulps, Brubaker s’intéresse à une fusion différente mais qui reste cohérente avec son oeuvre. Fatale, c’est la jonction entre les romans de Mickey Spillane et ceux d’H.P. Lovecraft (et un article en fin de numéro assume d’ailleurs totalement ce lien). Comprenez par là qu’on se retrouve dans les années 50, lors de l’enterrement du parrain du héros, qui rencontre alors une femme belle mais mystérieuse. Ambiance de pluie et de monologue. On pourrait aussi bien se retrouver dans un Mike Hammer. Puis vient une autre forme de mystère. On tombe dans l’ombre, dans le non-vu, le non-dit… les tombes portent d’étranges symboles… Là, on entre dans le domaine de Lovecraft (encore que dans ce premier numéro la dose de fantastique soit bien moins poussée que ce qu’une des couvertures puisse laisser entendre).
Niveau dessin Sean Phillips ne se renie pas. On reconnait facilement son style mais dans le même temps il cherche (et il réuissit) à l’évidence à émuler non seulement l’ambiance noire (ça, ça va, on y est habitué) avec une touche de classicisme. Prenez par exemple la couverture ci-dessus où le visage a des faux-airs de Michelle Morgan (ou sans doute de multiples actrices de la même époque). L’intérieur ne dépareille pas, avec parfois même certaines cases qui font penser au cinéma expressionniste. Comble de la logique entamée avec les précédents projets Brubaker/Phillips, Fatale s’achève, comme Incognito, par un article du toujours intéressant Jess Nevins (consacré à Lovecraft, comme nous l’évoquions plus haut). Bref, voici un concept bien typé, avec une ambiance, une personnalité. On ne le lit pas en regrettant la somme qu’on vient de mettre dedans. Et les amateurs d’autres comics de genres fusionnés (par exemple l’excellent TURF déjà paru chez Image) devraient s’y retrouver sans problème. Brubaker et Phillips restent fidèles à leurs fondamentaux tout en trouvant le moyen de se renouveler. Du très bon !
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