Avant-Première VO: Review Flash #30
24 avril 2014[FRENCH] Flash (Barry Allen) se remet des retombées de Forever Evil. En fait, c’est surtout sa ville, malmenée par le Crime Syndicate et la Secret Society, qui porte les stigmates du crossover. Mais il doit cependant faire semblant de passer par une période de reprise morale. Robert Venditti & Van Jensen cartographient le futur proche mais aussi l’avenir plus éloigné du super-rapide.
Flash #30 [DC Comics]
Scénario de Robert Venditti & Van Jensen
Dessin de Brett Booth
Parution aux USA le mercredi 23 avril 2014
On a une curieuse impression en lisant ce numéro de Flash. C’est-à-dire que les scénaristes dégagent quelques pistes intéressantes mais, à d’autres moments, semblent un peu s’égarer dans certains chemins de traverse. D’abord, il y a cette mode rampante chez DC de perdre tout intérêt pour le présent et de se projeter vers l’avenir, sur fond (sans doute) de rapprochement avec Future’s End. Donc Barry est à peine rentré de Forever Evil qu’il est déjà la tête ailleurs d’une certaine manière. Et en même temps on ne peut pas nier que ce soit une direction qui se matérialise, alors que l’on fait la connaissance du Flash bleu. En même temps, avec la leçon apprise pendant Flashpoint, on se demande bien si ce Flash du futur ne va pas bousculer les choses acquises.
La première retombée tangible est de nous éclairer sur l’identité et la nature de Wally West (non, ce n’est pas le Flash bleu). Mais enfin quand même il faudrait que DC arrête de nous prendre pour des jambons en donnant à un personnage un nom qui évoque autre chose. Cette semaine, dans Batman Eternal, il y a un autre « retour » et c’est autrement mieux tourné que ce que l’on devine dans ce numéro. Par ailleurs, l’épisode a son lot de clichés : Une psy qui a pour nom de famille Janus et qui s’éclipse mystérieusement en pleine consultation, cela sent le suspect que cela n’en peut plus. Néanmoins, la scène est intéressante quand on démontre que Barry devrait, selon toute logique, être ravagé du cerveau après les tragédies traversées. C’est vrai. Et pour être honnête cela remonte à cette histoire de meurtre de sa mère, au moment de Flash Rebirth. Mais on comprend que cela ravage un peu le Barry Allen plus optimiste d’avant, qui était moins intense (ok, il avait tué Zoom une fois mais dans des circonstances extrêmes). Le Barry des New 52 ressemble à Barry, à l’allure extérieure de Barry mais, même si on tente de nous rejouer des scènes classiques (le coup de la montre en cadeau), ce n’est plus le même personnage. Et c’est un peu la même chose pour l’amorce de Wally. Ce sera un personnage portant le même prénom mais qui semble bien différent. Du coup, c’est le Flash bleu qui tire le plus son épingle du jeu, en venant « d’ailleurs », avec une perspective nouvelle. Il y a du bon et du mauvais dans cet épisode. Ce n’est pas le pire numéro de Flash que j’ai lu ces trois dernières années. Mais le titre se cherche encore…
[Xavier Fournier]
Critiquer un reboot (New52) en lui reprochant d’en être un, ça me laisse perplexe… Ayant lu votre article sur Flash dans un récent numéro de CB, c’est vraiment l’impression que vous me donnez, reprocher au reboot d’être un… reboot !
Je comprends ce qui vous chagrine, mais si les personnages restent systématiquement identiques, quel intérêt de faire un reboot ?
En ce qui me concerne, je suis très fan du Flash actuel, tout autant que de ceux de la période pré-reboot (principalement Wally et Barry), et j’accueille ces changements avec beaucoup de plaisir et de curiosité !
En parlant de reboot et sur la question de rester fidèle ou non au personnage, je vous invite à lire l’intégrale de l’excellent manga JoJo’s Bizarre Adventure ! La partie Steel Ball Run reboote l’univers justement, et les personnages connus des lecteurs sont tous différents de leur version d’origine, jusque dans leur design, et ça fonctionne à merveille ! À mon sens, c’est une bonne voie à suivre, même partiellement.
« Critiquer un reboot (New52) en lui reprochant d’en être un, ça me laisse perplexe… Ayant lu votre article sur Flash dans un récent numéro de CB, c’est vraiment l’impression que vous me donnez, reprocher au reboot d’être un… reboot ! »
Je pense surtout que vous n’avez pas compris mon propos… D’abord, d’une manière générale, il ne s’agit pas de critiquer le reboot dans son ensemble parce que sur 52 séries (même si deux ou trois ont été moins rebootées) il est évident que certaines vont fonctionner et d’autres pas (dans le positif prenez Aquaman, Shazam et Wonder Woman par exemple ou regardez ce que je dis justement du retour d’une autre héroine dans Batman Eternal cette semaine, ce que j’ai pu dire du reboot des Metal Men ces deux derniers mois.). C’est presque mathématique. Si vous avez cru lire une critique globale du reboot de DC dans cette chronique et dans l’article sur Flash dans un précédent numéro de Comic Box, ce n’est pas le cas. Pour parler plus particulièrement de l’article de CB, je parle plus précisément de la perte de stature de Flash, qui est passé du rang d’un des personnages les plus importants de DC (Flashpoint), avec le potentiel d’animer deux ou trois séries comme Green Lantern, à un figurant. Donc oui, je pense qu’il est sous exploité.
« Je comprends ce qui vous chagrine, mais si les personnages restent systématiquement identiques, quel intérêt de faire un reboot ? »
Non. Je ne crois pas que vous compreniez. Ce qui me chagrine c’est de me faire refiler un personnage qui porte le nom d’un autre alors qu’il ne l’est pas, qu’on nous parle du « retour » de Wally West alors que ce n’est pas le cas. Par contre je ne suis pas contre le remplacement par des personnages nouveaux qui assument l’être. Si Barry Allen faisait la connaissance d’un nouveau sidekick qui s’appelait John Smith ou je ne sais quoi (pour la même raison j’aurais préféré que la Wonder Girl des Teen Titans soit un nouveau personnage, pas quelqu’un qui fait semblant d’être l’ancienne). Je pense même que ce serait un plus pour distinguer les différentes époques. Que le sidekick moderne vive par lui-même. Pour prendre un exemple, si on me dit « il n’y a plus de café, à partir de maintenant on ne servira que du thé » c’est une chose. On aime ou pas le thé mais on n’est pas trompé sur la marchandise. Par contre si on nous dit « demain on servira à nouveau du café » et que dans la tasse c’est du thé, il y a un blème. C’était pas ce qu’il y avait sur le menu…
« En ce qui me concerne, je suis très fan du Flash actuel, tout autant que de ceux de la période pré-reboot (principalement Wally et Barry), et j’accueille ces changements avec beaucoup de plaisir et de curiosité ! »
C’est votre droit.
« En parlant de reboot et sur la question de rester fidèle ou non au personnage, je vous invite à lire l’intégrale de l’excellent manga JoJo’s Bizarre Adventure ! La partie Steel Ball Run reboote l’univers justement, et les personnages connus des lecteurs sont tous différents de leur version d’origine, jusque dans leur design, et ça fonctionne à merveille ! À mon sens, c’est une bonne voie à suivre, même partiellement. »
Hmm hmm. Sauf que non. Ce serait totalement idiot de penser que tout reboot est forcément mauvais. Mais ce serait totalement idiot de penser que tout reboot est bon sur le principe. Quand bien même j’aurais le temps de lire ce manga, je ne crois pas que ça me reprogrammerait le cerveau pour penser que Spider-Man Chapter One était bien ou que le reboot qui faisait de Power Girl une Atlantéenne dans les 80’s était inspiré. En 40 ans de lecture des comics, des reboots j’en ai traversé quelques-uns, des bons et des mauvais. Un reboot, c’est un droit d’inventaire, une technique.
« Si vous avez cru lire une critique globale du reboot de DC dans cette chronique et dans l’article sur Flash dans un précédent numéro de Comic Box, ce n’est pas le cas. Pour parler plus particulièrement de l’article de CB, je parle plus précisément de la perte de stature de Flash, qui est passé du rang d’un des personnages les plus importants de DC (Flashpoint), avec le potentiel d’animer deux ou trois séries comme Green Lantern, à un figurant. Donc oui, je pense qu’il est sous exploité. »
Avant tout, je tiens à dire que je suis Comic Box depuis un bout de temps (pas depuis les débuts, à mon grand regret, quoiqu’il me fût arrivé d’acheter des numéros de la première version à l’époque de leur sortie, mais c’était sporadique) et que je prends toujours plaisir à lire vos articles, et le magazine du début à la fin, en fait !
Pour revenir sur votre article en question dans un précédent numéro de CB, j’ai très bien saisi, en effet, ce point (la perte de stature de Flash), mais sur l’ensemble de l’article, il m’est resté cette impression générale dont je parlais dans mon précédent post. Maintenant, ce n’est que mon ressenti !
« Non. Je ne crois pas que vous compreniez. Ce qui me chagrine c’est de me faire refiler un personnage qui porte le nom d’un autre alors qu’il ne l’est pas, qu’on nous parle du « retour » de Wally West alors que ce n’est pas le cas. Par contre je ne suis pas contre le remplacement par des personnages nouveaux qui assument l’être. Si Barry Allen faisait la connaissance d’un nouveau sidekick qui s’appelait John Smith ou je ne sais quoi (pour la même raison j’aurais préféré que la Wonder Girl des Teen Titans soit un nouveau personnage, pas quelqu’un qui fait semblant d’être l’ancienne). Je pense même que ce serait un plus pour distinguer les différentes époques. Que le sidekick moderne vive par lui-même. »
Du coup, je confirme, je comprends ce qui vous chagrine !
« Sauf que non. Ce serait totalement idiot de penser que tout reboot est forcément mauvais. Mais ce serait totalement idiot de penser que tout reboot est bon sur le principe. »
Ce n’est pas ce que je voulais dire. Le principe d’un reboot est quand même d’utiliser des personnages et de les changer par rapport à leur précédente version. Quel intérêt alors de ne pas garder les noms d’origine ? Autant faire une nouvelle série, non ? Le nom permet de garder un lien avec le lecteur, qui constate le changement (ou le non-changement) dudit personnage. Après, oui, chacun est libre d’adhérer ou pas, mais c’est la règle du reboot.
Je suis d’accord, tout reboot n’est pas automatiquement bon sur le principe. Mais une fois qu’il est opéré, le mieux reste de se concentrer sur l’intérêt de l’histoire. Est-elle bonne, mauvaise ?
Mais reprocher à ce Wally West de ne pas être tel qu’il était avant les N52, comme vous dites, c’est votre droit, mais ça dépasse le cadre de l’intérêt de l’histoire en elle-même.
Maintenant, il est clair que le Flash New52 ne rencontre pas votre adhésion, et vous en exprimez très clairement les raisons aussi. Et en ce qui concerne la critique de l’épisode en elle-même, je la trouve très bonne pour cette raison.
M’sieur Fournier, je suis fan de votre style, même si on n’est pas toujours d’accord, c’est dire !
« Ce n’est pas ce que je voulais dire. Le principe d’un reboot est quand même d’utiliser des personnages et de les changer par rapport à leur précédente version. Quel intérêt alors de ne pas garder les noms d’origine ? »
Disons que si on me dit qu’il faut changer les Mousquetaires parce que les temps changent et qu’on va en faire quatre gars qui jouent au basket et dansent de la zumba, ca va me faire marrer deux ou trois pages dans le cadre d’une parodie mais si on tente sérieusement de me vendre la chose, je dirais qu’on essaie de me caser autre chose que les vrais Mousquetaires. Inversement si on me fait un reboot des Mousquetaires en expliquant qu’ils sont arrivés tous les quatre en même temps à Paris (ce qui n’est pas le cas dans le roman), ca change leur bio mais pas l’identité de l’histoire.
« Autant faire une nouvelle série, non ? »
Oui. Carrément. Comme à la jonction du Golden et du Silver Age. On n’a pas tenté de nous faire prendre Barry pour Jay Garrick. Ceci dit pour la défense de Marvel ou de DC, les « nouvelles properties » qui marchent ne sont pas légion. Les vendeurs veulent des marques existantes.
« Le nom permet de garder un lien avec le lecteur, qui constate le changement (ou le non-changement) dudit personnage. »
Mais c’est bien le problème. On m’a laissé entendre un lien avec ce personnage (quand DC a laissé filtrer l’arrivée de Wally dans USA Today, c’était présenté comme « la réintroduction du personnage qui avait porté le costume de Flash par le passé« , même si je m’attendais pas à ce que la carrière de Wally soit préservée, ca laissait bien entendre le même perso). Hors il apparait que je n’ai aucun lien existant avec lui. Il y a donc tromperie sur la marchandise. j’en reviens à mon exemple sur le café. Si c’est du thé dans la boite, ma réaction va pas être « ah mais c’est de l’excellent thé » mais plutôt « on m’a pas refilé ce qu’il y a sur l’étiquette ». D’ailleurs dans une interview parue il y a un ou deux jours les auteurs expliquent qu’ils étaient partis pour un nouveau perso et que c’est DC qui leur demandé d’utiliser le nom de West.
Je suis d’accord, tout reboot n’est pas automatiquement bon sur le principe. Mais une fois qu’il est opéré, le mieux reste de se concentrer sur l’intérêt de l’histoire. Est-elle bonne, mauvaise ?
Je ne crois pas que j’ai écris que ca m’avait empêché d’apprécier ou pas l’histoire à travers d’autres éléments. D’ailleurs pour moi la définition de cet épisode ne s’arrête pas à la simple mention de Wally, j’évoque Janus, le Flash bleu, l’histoire des époques, la scène de la montre, les rapports avec Future’s End…
Mais reprocher à ce Wally West de ne pas être tel qu’il était avant les N52, comme vous dites, c’est votre droit, mais ça dépasse le cadre de l’intérêt de l’histoire en elle-même.
Sauf que ma conclusion n’est pas « ce n’est pas l’ancien Wally donc cet épisode est nul ». Mais plus, sur ce point précis, « on m’avait promis Wally et j’ai… une boite de thé » 😉
Maintenant, il est clair que le Flash New52 ne rencontre pas votre adhésion, et vous en exprimez très clairement les raisons aussi.
Je ne suis tout à fait d’accord là dessus. Il n’y a pas de détestation de ma part pour *toute* la série New52. Par exemple j’avais beaucoup aimé l’approche de Christos Gage sur Flash #26, qui me semblait aller dans le bon sens : http://www.comicbox.com/index.php/news/avant-premiere-vo-review-flash-26/
Et en ce qui concerne la critique de l’épisode en elle-même, je la trouve très bonne pour cette raison. M’sieur Fournier, je suis fan de votre style, même si on n’est pas toujours d’accord, c’est dire !
Non mais il n’y a pas de souci. D’abord parce que débattre seulement avec des gens qui ont le même avis, c’est de l’onanisme 😉 . Et puis je n’ai pas trouvé que vous m’attaquiez. On discute. Ensuite, je vous fait juste une réponse détaillée sur l’aspect « reboot-hater », ce qui n’est pas le cas. Je crois que dans un certain nombre de séries, c’était pratiquement obligé et salutaire. A choisir entre la dernière année de Justice Society of America (celle où Jay Garrick devient maire et où Alan Scott est tué) et l’Earth 2 de Robinson, c’est le choix B sans problème. Le même Robert Venditti qui écrit Flash en ce moment a fait un reboot très bien géré sur X-O Manowar chez Valiant.
« Non mais il n’y a pas de souci. D’abord parce que débattre seulement avec des gens qui ont le même avis, c’est de l’onanisme 😉 . Et puis je n’ai pas trouvé que vous m’attaquiez. On discute. Ensuite, je vous fait juste une réponse détaillée sur l’aspect « reboot-hater », ce qui n’est pas le cas. »
Pas de souci pour moi non plus ! ^^
J’ai rarement de choses sur lesquelles me « plaindre » (c’est un mot trop fort par rapport à mon ressenti sur le sujet dont nous parlions, mais c’est histoire d’être bien clair) concernant votre magazine, et je dois dire que je lis moins le site, parce que je ne lis pas les titres en VO (ou si peu). Je viens surtout ici pour lire vos reviews sur les séries que je suis (Agents of SHIELD, Walking Dead et surtout Arrow) ainsi que les excellents dossiers qui reviennent sur des personnages ou des périodes de l’histoire des comics !
Je sais que cette nouvelle concernant Wally West a fait beaucoup de bruits sur les différents sites traitant de comics, et je comprends pourquoi (Wally étant un personnage très aimé). Chaque camp a ses arguments, et tous se valent.