Avant-Première VO: Review Flash Annual #3
1 mai 2014[FRENCH] Bon, il n’y a pas qu’Amazing Spider-Man cette semaine. Du côté de l’univers de Flash, c’est une « petite » révolution avec l’arrivée de deux nouveaux protagonistes dans la vie de Barry Allen. Les deux sont visiblement appelés à façonner son futur. Mais un des personnages ne veut rien avoir à faire avec lui tandis que l’autre… ne lui veut pas précisément du bien. Robert Venditti et Van Jensen continuent de mettre en place la nouvelle donne pour Flash.
Flash Annual #3 [DC Comics]
Scénario de Robert Venditti, Van Jensen
Dessin de Ron Frenz et Brett Booth
Parution aux USA le mercredi 30 avril 2014
Cet annual a l’avantage d’en montrer beaucoup plus sur la tonalité que les deux co-scénaristes entendent donner à Flash/Barry Allen. Après un numéro (#30) un peu « entre deux » pour cause d’effet post-Forever Evil, les auteurs sont plus maîtres de leur approche et à l’évidence les doutes que l’on pouvait avoir sur la personnalité de Barry Allen s’envolent. Au contraire, ils rapportent le comportement du personnage à ce que l’on est en droit d’attendre de lui et son comportement dans la vie privée est totalement raccord avec le Barry « iconique ». Et à la réflexion, à la vue des scènes dispersées dans cet annual, le fait que Patty semble d’un coup se comporter comme l’Iris West classique me semble s’expliquer. Venditti et Jensen héritent d’une vie sentimentale déjà existante dans la série et d’une décision éditoriale qui veut faire voler en éclat la plupart des couples anciens (c’est le cas aussi pour Superman/Lois Lane). Du coup, à défaut de pouvoir ramener Iris en compagne d’Allen, les scénaristes font ce qu’ils peuvent pour maintenir le comportement de Barry. Ce qui veut dire donne à Patty des répliques que l’on croirait volées à l’Iris du Silver Age. C’était le cas dans Flash #30 avec la scène de la montre. On retrouve cet effet cette fois avec le passage sur le café et le petit déjeuner au bureau. Dès lors une certaine logique se dessine.
Cet annual est dessiné par Brett Booth (le nouveau dessinateur de la série régulière) et Ron Frenz. Du coup les deux artistes se sont partagé l’épisode. Frenz dessine les passages dans le présent tandis que Booth dessine le futur. Artistiquement et éditorialement je ne trouve pas que cela se justifie et j’aurai plutôt vu l’inverse (il paraîtrait logique que Booth reste le dessinateur de la vie présente du héros). En dehors de ces « chaises musicales », ce Flash bleu me fait un peu penser à Walter West (un autre Flash « vieux ») arrivé à travers l’espace-temps. Mais là aussi, à bien y réfléchir, Venditti et Van Jensen nous offrent un personnage qui – malgré le nom que l’on peut ou pas lui porter – est peut-être une sorte de Reverse-Flash bien plus convaincant que le Daniel West croisé il y a quelques mois. Tout cela ressemble donc à une bonne reprise en main de la série, à un sens plus présent et à un contexte plus dense. Le seul moment du futur qui m’a paru un peu « à l’Ouest » est le passage où Iris West raconte que la plupart du temps les gens qui s’introduisent la nuit dans les cimetières font partie du système de protection des témoins mais c’est vraisemblablement du second degré. Reste, bien sûr, ce qui fera le plus parler dans cet annual, l’apparition officielle de Wally West. Mais là pour le coup si les auteurs ont par ailleurs fait beaucoup pour rétablir la confiance, cet élément n’est toujours pas très motivant. Pas seulement parce que ce n’est pas vraiment Wally West, pas parce qu’on tente de nous refiler un personnage en lui donnant ce nom (comme une bouteille qui porterait une fausse AOC) mais surtout parce que ce que l’on nous propose n’apporte pas de spécificité. Le coup du jeune à problème, qui a des soucis avec l’autorité, cela n’apporte rien. J’ai l’impression que l’on nous refile un jeune Roy Harper ou Jason Todd pour faire tendance. Et cela, l’univers DC nous le donne déjà dans d’autres séries. C’est du déjà vu ailleurs. A ce stade, je dirai que l’approche de Robert Venditti et Van Jensen semble prometteuse en dépit de ce personnage-cliché, quelque soit le nom qu’on lui donne. Très franchement la série aurait sans doute plus besoin d’un jeune optimiste (un peu comme le personnage de Sam Alexander dans Nova ou la nouvelle MS. Marvel). Cet axe-là reste peu pertinent, dans un univers de Flash qui va en s’améliorant.
[Xavier Fournier]