Avant-Première VO: Review Flashpoint: Emperor Aquaman #1
9 juin 2011[FRENCH] Il y a deux manières de définir l’univers de Flashpoint. La première est de reporter les choses à Flash (Barry Allen) et à une modification conséquente du passé et donc de la réalité. L’autre est de parler d’un monde où Atlantis et les Amazones se font une guerre totale, sanguinaire, qui a déjà rayée de la carte l’Europe. Peut-être que bientôt ce sera le reste du monde. De ce fait la place d’Aquaman sur l’échiquier est fondamentale. D’où le fait que cette mini est sans doute très attendue. Ou trop ?
Flashpoint: Emperor Aquaman #1 [DC Comics]
Scénario de Tony Bedard
Dessins d’Ardian Syaf
Sortie aux USA le 8 juin 2011
Il n’y a pas que la vie personnelle de Barry Allen et sa carrière de Flash qui a été modifiée par la grande révision de Flashpoint. Aquaman aussi a beaucoup changé. Le voici en tyran sanguinaire, prêt à tout pour éliminer les Amazones. Quitte à sacrifier le reste de la planète. Une telle haine se devait d’avoir une raison et Tony Bedard s’y emploie, en utilisant comme « observateurs », un peu à la manière des choeurs antiques dans la tradition grecque, les habitants de Markovia (le royaume de Geo-Force). Le dessinateur Ardian Syaf continue de lorgner ouvertement sur certains éléments propres aux frères Kubert (ce qui est loin d’être désobligeant) et place l’action dans plusieurs endroits connus de l’Italie et du Vatican, permettant d’exprimer un peu mieux ce qui est arrivé à l’Europe quelques mois plus tôt.
Car, dans ce premier épisode, il s’agit bien d’expliquer l’état du « décor européen », pourquoi et comment les deux adversaires farouches en sont venus à laisser derrière eux une marée de ruines. Ce qui fait, il est vrai, beaucoup d’informations à transmettre en plus des relations nouvelles à définir (Aquaman et Diana – même si celle-ci brille par son absence, Aquaman et son frère, Aquaman et Mera, Aquaman et Geo-Force…). Et là il faut bien dire que dans sa volonté louable d’éviter, sans doute, de trop longs dialogues explicatifs, le scénariste Tony Bedard se prend les pieds dans un système de flashbacks à tiroirs qui distancie un peu trop l’action. D’accord il fallait bien expliquer l’état de l’Europe. D’accord il fallait bien montrer l’intensité de la guerre entre Aquaman et les Amazones (d’ailleurs j’aime bien la trouvaille concernant la provenance du casque de Diana). Mais les allers-retours entre le « présent » et des tranches situées 8 ou 10 mois en arrières sont en deçà de ce qu’on aurait aimé voir. L’épisode aurait pu se passer tout entier dans le passé, expliquant d’un coup le contexte sans qu’on y perde en « information ». Là, l’alternance des temps atténue la force du propos. D’un autre côté on pourrait se dire que c’est sans doute un défaut qui sera absent des épisodes à venir maintenant que le lectorat est « up to date ». Mais non, le numéro s’achève en nous promettant pour le mois prochain… l’origine d’Aquaman. Tout ça est très informatif, c’est vrai, mais contrairement à Citizen Cold, la mini a très peu d’autonomie ou d’intrigue propre…
[Xavier Fournier]