Dessin de David Finch
Parution aux USA le mercredi 6 novembre 2013
Tandis que Batman tente de sauver ce qui reste de Cyborg, il apprend ce qui est arrivé à Nightwing et décide d’essayer de le sauver, ne pouvant compter que sur l’aide de Catwoman (laquelle d’ailleurs n’a pas l’air d’avoir idée de ce que peut représenter Nightwing pour Batman, ce qui sonne assez étrange). Mais au passage Batman officialise ce qui est arrivé à la Ligue et on peut, à partir de là, mieux s’orienter dans le schéma des choses. D’autant que la vraie vedette du numéro c’est un Lex Luthor qui ne se contente pas d’utiliser Bizarro comme gros bras mais commence également à recruter un groupe qui ressemble beaucoup à la Legion of Doom. Bon, tout ce petit monde a un peu le chic pour se retrouver au même endroit au bon moment de manière « fortuite » mais ça fonctionne plutôt bien. Encore que je suis étonné – vue sa courte carrière dans le nouvel univers DC – que quelqu’un comme Captain Cold soit capable de parler de Black Adam comme si c’était un personnage très connu, très public. Mais ce genre de référence semble confirmer une impression. Ce n’est pas que Johns fasse un bémol quand il utilise Black Adam comme s’il était connu de Cold depuis des années. C’est que le scénariste choisi carrément de revenir à un schéma qui lui est cher, jouant en zigzag entre les reboots, les ignorant pour faire comme s’ils n’existaient pas.
S’il y a une personne qui fait de la résistance chez DC, au delà des personnages à l’intérieur de Forever Evil, c’est… Geoff Johns. S’il n’a rien contre l’utilisation de « continuité rétroactive » quand elle est justifiée (ses gestions de Green Lantern ou de Shazam l’ont prouvé) on sent bien, à travers ses écrits, qu’il est loin d’être convaincu par un certain jeunisme, par une volonté de changer pour changer. Et dès qu’il le peut il freine des deux pieds ou dévie les choses pour sauver ce qu’il peut. Ca peut paraître étonnant puisqu’il est l’architecte de la relance de Justice League mais les épisodes récents de Forever Evil semblent valider cette ligne conductrice. Après certains méchants secondaires écrits comme s’ils n’avaient pas été rebootés et d’autres allusions obliques), cette fois, dans une des scènes on tombe sur un véritable « méta-message » : Deathstorm s’aperçoit que l’ADN de ses adversaires a été réécrite et… défait ce changement, rendant le personnage concerné à ce qu’il était du temps où Johns l’écrivait sur une autre série. Après le combo Forever Evil #1 et 2 qui était un peu inégal (entre des ellipses de temps assez bizarre, la notion d’absence de la League puis le Syndicate qui aura mis deux épisodes à mettre en place son règne), ce troisième épisode est plus dense, plus soutenu. Il faut dire que l’équipe de Lex, composée de fortes têtes, semble très prometteuse…
[Xavier Fournier]
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