Avant-Première VO: Review Future Quest #1
23 mai 2016[FRENCH] Alors que toutes les BD possibles tentent maintenant de s’organiser en « univers partagé », Future Quest tente d’unir les dessins animés d’Hanna-Barbera dans un seul monde. Pour l’occasion, l’idée de faire appel au scénariste Jeff Parker, rompu à ce genre d’exercice (Kings Watch) et loin d’être idiote. Surtout en lui faisant faire équipe avec Evan Shaner (dessinateur éclairé du Convergence: Shazam) et Steve Rude (Nexus). Mais tous les héros ne sont pas égaux.
Future Quest #1 [DC Comics]
Scénario de Jeff Parker
Dessins de Evan « Doc » Shaner et Steve Rude
Parution aux USA le mercredi 18 mai 2016
Décidé à remettre au goût du jour ses propriétés intellectuelles venues des cartoons (avec Scooby Apocalypse, par exemple), DC/Warner tente avec Future Quest d’organiser ces personnages dans un tout cohérant. Le jeune Jonny Quest, aventurier juvénile, et son entourage sont ainsi sur la piste de « trous de ver », autant de fenêtres qui s’ouvrent dans l’espace-temps un peu tout et n’importe quoi… On est quelque part entre les incursions des Avengers de Jonathan Hickman et les portails entre les Terres vus dans la série TV Flash. Le procédé permettant de justifier rapidement l’arrivée de personnages supposés vivre dans d’autres galaxies ou à d’autres époques. L’histoire commence d’ailleurs loin de notre monde, avec ce qui peut tenir lieu d’origine au Space Ghost (l’imposant « Fantôme de l’espace »). Si vous aviez la minisérie dessinée par Ariel Olivetti, cette version des débuts du héros est plus vintage, lorgne plus sur les Green Lanterns. L’avantage est que même le lecteur qui connaîtrait peu ou pas le Space Ghost serait assez rapidement mis au parfum. Pour un autre super-héros aperçu dans ces pages, Birdman, l’archétype est assez fort pour nous dispenser de certaines explications. Hélàs c’est moins vrai pour ce qui est de Jonny Quest, personnage central de ce premier épisode. On comprend rapidement qui il est ou ce qu’il fait, mais si on n’a pas d’affect avec lui, sa participation sonne creux, en particulier quand il se promène encore en avec un « enfant de compagnie » tel que le jeune Hadji. Ce cliché colonialiste pouvait sans doute fonctionner dans les sixties sans que les gens bronchent. Mais là, dans une histoire supposée se passer à notre époque, le faire-valoir fait vraiment très étrange. Dans une situation similaire avec Kings Watch, Parker nous avait vendu autrement mieux la présence d’un Lothar modernisé au côté de Mandrake.
« I will not stop you… I will destroy you !!! »
Ce sentiment un peu « passé » est gênant puisqu’il est centré sur le personnage qui semble appelé à faire le lien entre les autres héros. Pourtant, même si l’ambiance a des hauts et des bas, n’arrive pas totalement à convaincre, Future Quest se laisse lire de façon assez plaisante, avec un tandem de dessinateurs, Shaner et Rude, qui excelle dans un certain côté classe, intemporel, qu’on retrouve aussi bien sur des personnages comme Birdman ou le Space Ghost que sur la scène décrivant l’adversaire. D’une certaine manière, cette réunion, ce « mash-up », est un peu le DC: The New Frontier des anciens personnages d’un mythique studio de dessin animé. Et au bout du compte, même s’il peut y avoir de la maladresse, la magie opère quand même.
[Xavier Fournier]