Avant-Première VO: Review Future’s End #18
7 septembre 2014[FRENCH] Tandis que l’île Cadmus est en pleine révolte, John Constantine s’efforce de convaincre un héros majeur de reprendre du service. Et pendant ce temps-là un autre front de combattants se regroupe autour d’une autre figure portée disparue. Depuis quelques numéros Future’s End se tire (doucement) du marasme de ses premières semaines.
Future’s End #18 [DC Comics]
Scénario de Brian Azzarello, Keith Giffen, Dan Jurgens, Jeff Lemire
Dessin de Georges Jeanty
Parution aux USA le mercredi 3 septembre 2014
La semaine dernière j’étais parti pour vous parler de Future’s End #17 mais le décès de Stan Goldberg et sa nécrologie ont pris la place de la review prévue. Il faut globalement reconnaître que la série hebdomadaire Future’s End, sans toucher au génie, revient de loin, après des débuts calamiteux. Le premier trimestre aura été bêtement gâché par des détours mais il semble que l’équipe de scénaristes trouve ses marques en s’orientant autour de nouveau personnages. On a laissé de côté les Firestorm et Batman Beyond, actuellement cantonnés à une place mineure (je le regrette, ce sont de bons persos, mais leurs intrigues avaient tout d’un faux départ, d’une sortie de route). Future’s End s’est graduellement réorienté vers quelque chose qui, en un sens, tient plus de Kingdom Come (pas qualitativement mais dans les grands axes).
Là où les auteurs ont loupé le coche en torpillant le statut de « Batman Beyond », qui aurait du être l’observateur, le point de vue du lecteur dans cette série, ils se sont récupérés en donnant plus de place à John Constantine. Il tient un peu la place du pasteur Windsor McCay dans Kingdom Come, à plus forte raison quand on compare dans les deux cas cette position par rapport à un Superman « à la retraite ». Le dessin ne suit pas toujours, mais scénaristiquement parlant j’ai l’impression de retrouver un peu du Constantine pre New 52. Il y a sans doute plus d’Azzarello et de Lemire en lui. Disons qu’en tout cas celui-ci ne se balade pas en balançant des éclairs partout. Avec un Superman qui ressemble beaucoup à celui de Man of Steel avant qu’il trouve son costume et sa destinée, un John Constantine, Deathstroke et l’ile de Green Arrow, il est évident que Future’s End réoriente le tir pour s’adresser au public des séries Tv et des films. Encore que dans cette forme « futuristique », je doute que le quidam moyen s’y retrouve forcément. On a clairement la sensation d’un act II et de ce fait la série devient plus « comestible » que pouvait l’être Countdown, autre titre auquel j’avais tendance à la comparer. Par contre cela ne suffit pas forcément à la conseiller (« tu vas voir, tu vas bouffer 12 numéros de merde mais ensuite cela s’améliore »), d’autant qu’on n’est pas à l’abri d’un act III qui reviendrait dans la tonalité des débuts. Au delà de celà, il faut bien dire que si les scénaristes trouvent leur vitesse de croisière en ce moment, ils sont souvent trahis par la narration graphique. C’était d’ailleurs plus explicite la semaine dernière, lors de la révélation liée au « Masked Superman ». Le dessin reste très factuel, passe complétement à côté de la mise-en-scène et de l’emphase. C’est pour celà que, s’il y a du mieux, il y a encore des choses à régler…
[Xavier Fournier]