Dessins de Dan Jurgens
Parution aux USA le mercredi 7 septembre 2011
Soyons clair : j’avais une certaine affection pour Green Arrow tel qu’on l’a connu depuis une quarantaine d’années (l’activiste fort en gueule, toujours prêt à prendre le contre-pied de ses collègues). Même si parfois certains auteurs s’étaient perdu en route, il avait de la gouaille, du relief. Une bonne partie de tout ça passe cependant à la trappe cette semaine. Dans le nouveau monde de DC, Oliver Queen, beaucoup plus jeune, n’a visiblement pas perdu sa fortune et est même le propriétaire d’une firme qui évoque beaucoup Apple. Et il profite de son temps libre et de ses moyens pour parcourir le globe à la recherche de truands à stopper. Cet Oliver Queen a plus de choses en commun avec Tony Stark qu’avec le Queen que nous connaissions jusqu’ici. Et il semble trop jeune pour être le père d’un Connor Hawke (qui doit être donc être une des victimes collatérales du relaunch). Difficile de se faire une idée du sort de Speedy II ou d’Arsenal dans ces conditions (les semaines qui viennent nous renseigneront plus sur Roy Harper). A la lecture de ce numéro il n’est même pas évident que Green Arrow ait un passé au sein de la Justice League (mais Justice League International, avec une référence indirecte, nous rassure sur ce sujet). En clair, le nouveau Oliver Queen est un Green Arrow qui n’aurait jamais connu sa crise d’identité publiée le début des années 70. Encore que visiblement il ait un « secret » dans son passé et le poids d’une mystérieuse culpabilité à traîner. Green Arrow est, c’est évident, rénové de fond en comble…
Mais là, pour le coup, bien qu’appréciant la version antérieure, je peux comprendre la logique de DC, qui cherche visiblement à se rapprocher du Green Arrow vu dans Smallville. Et la logique est imparable. Grâce à la télévision, c’est sans doute l’archer vert que le grand public connait le plus. Si on vise un lectorat peu familier des comics, c’est assurément la route à suivre. Il faut dire aussi que le script de J.T. Krul se lit un peu comme un pilote de série TV. On n’a pas l’origine du héros racontée par le menu mais tout est aisément compréhensible. Krul, qui avait déjà scénarisé le volume précédent, avait hérité de circonstances un peu particulières, le contexte étant dicté par des événements extérieurs (Cry for Justice, Brightest Day). Ses Teen Titans avaient été plus inspirés, peut-être plus libres. Je suis curieux de voir ce qu’il peut faire avec cet horizon plus dégagé. Peut-être aussi que ce qui rend la transition la plus facile, c’est que les deux versions sont si identifiables visuellement parlant. Le « nouveau » Green Arrow ne fait pas semblant d’être l’ancien et d’une certaine manière les fans de longue date prennent ou ne prennent pas, mais au moins on n’a pas l’impression désagréable que laissait Justice League International à ce niveau. Pour ce qui est des dessins, Dan Jurgens est ici épaulé par George Perez, ce qui transforme le résultat. Seule touche vraiment négative de ce côté-là, les designs des adversaires qui font très « années 90 ». Green Arrow n’est pas le comic-book le plus délirant ou le plus « frais » de la semaine mais pour ce qui est d’être « reader-friendly » l’objectif est rempli. Ça ne nous ramènera pas l’ancien Green Arrow mais au moins on peut comprendre le sens de la manœuvre.
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