Avant-Première VO: Review Green Hornet #1
4 mars 2010[FRENCH] Le Green Hornet, grand-père et/ou arrière grand-père de nombreux super-héros urbains, fait son retour sous la houlette de Kevin Smith avec des costumes réinventés par Alex Ross. Le Frelon Vert et son fidèle Kato sortent de leur retraite… Ou y entrent, selon la manière que vous aurez de voir les choses…
Green Hornet #1 [Dynamite Comics]
Scénario de Kevin Smith
Dessin de Phil Hester, Jonathan Lau
Sortie aux USA le mercredi 3 mars 2010
Il y a quelques années de cela, le cinéaste Kevin Smith avait été évoqué pour porter à l’écran une nouvelle mouture des aventures du Green Hornet (le Frelon Vert). Finalement la chose ne s’est pas matérialisée, Kevin Smith est sorti du projet… mais les gens de Dynamite n’avaient pas perdus l’idée de vu au moment où ils ont obtenu la licence de ce justicier adepte des arts martiaux. Kevin Smith ayant quand même à son actif la relance de Daredevil ou de Green Arrow, avec une certaine notoriété dans les comics, c’était faire d’une pierre deux coups en lui proposant de nous donner SA version du Hornet. A la lecture de ce premier numéro, cependant, on se dit qu’on en voit peu, à ce stade, pour avoir un avis définitif. Ce qui est certain, c’est que Smith ne donne pas dans la réintroduction massive (façon Project Superpowers, où c’est plutôt je vous balance 60 personnages à l’image et Dieu reconnaîtra les siens) mais prend le temps de poser les choses. Il est certain que son héros sera une sorte de Green Hornet: la Relève, avec une logique d’héritage de l’identité. D’ailleurs une partie des plans de Dynamite en la matière (lancement de la série moderne ce mois-ci mais arrivée immédiate, le mois prochain, de spin-offs consacrés à Kato ou au tandem original) fait assez penser au dispositif mis en place dans les années 90 par l’ancien éditeur des BD du Hornet (Now Comics, qui était également à l’époque l’employeur d’un Alex Ross débutant). Non, avant d’introduire la « relève », Kevin Smith prend le temps de nous montrer ce qu’est devenu la première génération du Green Hornet et de Kato (essentiellement celle vue dans la série TV) en nous donnant une chose rare dans les comics : une sorte de Happy End où le héros peut prendre sa retraite avec la satisfaction d’avoir écrasé le crime dans la ville qu’il protège. Pas certain que Batman puisse profiter un jour d’un tel repos ! C’est une mise en bouche bienvenue car elle se distingue du côté « cynique » de certains retours, où il faut toujours, dans l’influence de Dark Knight, qu’un vieux héros se soit fait attaquer pour avoir envie de reprendre du service.
Non, là on voit les anciens partir… Et le scénariste leur donne tout le respect qui leur est du, ne tombant pas dans la facilité de les « abimer » ou de les ridiculiser pour mettre en avant sa nouvelle version du duo. D’ailleurs c’est bien simple, la Kato femelle vue sur la couverture n’est même pas encore apparue dans l’histoire à la fin du #1 et le « nouveau » Hornet, en admettant que ce soit bien lui, est plutôt du genre à jouer la carte de la provo (tiens d’ailleurs de la même manière que le Joker dans les récents écrits de Smith pour DC) sans faire preuve d’une aptitude particulière. En refermant le numéro on a dont l’impression de n’avoir qu’un fragment d’origine mais, par opposition à certaines origines ou présentations parfois un peu « speed » chez le même éditeur, prendre son temps n’est pas un mal dans le cas présent. Petit bémol quand même sur la tendance de Jonathan Lau à masquer toutes les postures d’art martiaux par une sorte de flou perpétuel (ce qui l’empêche sans doute d’avoir besoin de faire des recherches sur les attitudes à dessiner). Du coup Green Hornet et le premier Kato ressemblent plutôt à des « sautilleurs » qu’à de vrais experts martiaux. Un aspect qu’il conviendra de travailler dans les épisodes à venir…
[Xavier Fournier]