Dessin de Nick Bradshaw, Jason Masters, Todd Nauck, Phil Jimenez, Gerardo Sandoval
Parution aux USA le mercredi 23 avril 2014
Dès les premières pages aucun doute n’est permis. Si Wolverine & The X-Men sans Nick Bradshaw (et Aaron) ce n’est pas la même chose, l’arrivée du dessinateur sur Guardians of the Galaxy fait un bien fou à cette série qui s’est beaucoup cherché depuis son lancement. Bradshaw a ce style détaillé qui permet de caser des hordes d’aliens dans une même scène mais il apporte aussi un certain ton visuel qui conjugue humour et action. C’était déjà le cas dans W&TXM quand il arrivait à rendre drôle une invasion de Broods sans dévaluer la notion de danger. Le charme opère ici d’emblée. Bradshaw se prête en effet au côté « combat dans l’espace » tout en accompagnant très bien les petites répliques humoristiques de Bendis. D’un seul coup l’alchimie du titre s’en trouve modifiée, bonifiée. Néanmoins, certains éléments inhérents à l’approche de Bendis continuent de me chagriner. On continue d’avoir l’impression que ce Star-Lord n’est absolument pas celui que l’on lisait auparavant. Passerait presque, encore, que l’on ait oublié des éléments de continuité remontant aux années 70… Mais entre ce père omniprésent, le côté « slacker » de Peter Quill et des allusions comme le fait d’avoir passé « toute sa vie d’adulte » avec Rocket Raccoon et Groot, ce sont même des sagas assez récentes qui sont bousculées, comme si Star-Lord n’avait pas fondé le groupe au moment d’Annihilation Conquest. À la décharge de Bendis, c’est un sentiment général ces derniers temps (l’apparition de Gamora et Rocket Raccoon dans Nova semblait aussi aller dans ce sens). Qu’il y ait des aménagements de temps à autre, c’est la règle du jeu. Mais en général on s’arrange pour prendre le virage, justifier les choses et arriver à une meilleure transition.
S’il est trop tôt pour savoir ce que Captain Marvel donnera vraiment au sein du groupe, Venom s’intègre assez bien et là, pour le coup, Bendis fait la chose à faire : profiter de la chose pour s’intéresser d’emblée à la nature des symbiotes et à la réaction qu’ils entraînent. Venom dans les rangs des Guardians of the Galaxy pourrait bien nous permettre d’en apprendre plus sur la nature de ces bestioles que l’on a pu le faire depuis des épisodes des années 90 (Planet of the Symbiote). Ce numéro anniversaire (encore que la chose est un peu bancale, les Guardians originaux ayant d’abord débuté dans Marvel Super-Heroes avant de réapparaître dans Marvel Comics Presents) nous permet aussi de retrouver les deux co-scénaristes du volume précédent, bien qu’Abnett et Lanning ne travaillent plus ensemble. Du coup, ils ont chacun leur back-up. L’origine de Groot est un gag qui tombe assez à plat. C’est « mignon » et cela a le mérite d’expliquer à quel point Groot est (ou pas) LE Groot que l’on a pu voir dans d’autres séries. Mais sans plus. Et cela ne me parait pas faire un bon usage d’un dessinateur tel que Phil Jimenez, trop réaliste pour des récits « funny » comme celui-ci. En fait, il aurait mieux valu nous donner une histoire sur les autres ex-Gardiens d’Abnett et Lanning (Adam Warlock, Moondragon, Mantis, Bug…) qui marquaient d’une certaine façon l’incarnation précédente. Comme cela, nous aurions dans un même numéro la version 2.1 de Bendis « prêt pour le cinéma », la version 2.0 d’Abnett & Lanning et enfin la V.1… Car j’ai préféré le dernier segment, qui voit le retour des Guardians originaux. Vance Astro, Starhawk et les autres sont à nouveau sous le spotlight, ce qui est la moindre des choses quand on veut marquer l’ancienneté du concept. Le style de Gerardo Sandoval, lorgnant un peu sur une approche à la Madureira, n’est pas une mauvaise chose mais c’est la finalité, le sens à donner à cette histoire qui m’a laissé perplexe. Est-ce que c’est une sorte de « prologue » où Dan Abnett explique comment Vance Astro s’est retrouvé dans le présent, au début du précédent volume de Guardians of the Galaxy ? Ou bien est-ce que Marvel a réellement dans l’idée une petite visite des Gardiens du futur ? Ce n’est pas très explicite, les personnages eux-mêmes faisant référence à une boucle. Ce serait bien, en tout cas.
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