Avant-Première VO : Review: Hexed #4
4 avril 2009[FRENCH] Fin de la mission pour la jeune Lucifer ? Jamais vraiment, vu qu’elle a été condamnée mystiquement et qu’elle traine désormais son destin maudit sous la forme d’un sinistre présage sous forme de tatouage. Mais c’est en tout cas la fin d’un arc. Bon, on se doute bien que le personnage-titre ne risque pas grand-chose (encore qu’elle n’en sortira pas forcément indemne) mais la Lucifer doit s’en tirer de manière à ce que la vie de son amie Val soit épargnée. Il faut un plan. Et vite.
HEXED #4 [Boom]
Scénario de Michael Alan Nelson
Dessins d’Emma Rios
Sortie américaine le mercredi 8 avril 2009
Ce n’est pas Vertigo (dans le sens où la teneur du récit est beaucoup moins gothique que le tout venant des comics fantastiques de la branche mature de DC) mais la façon la plus explicite qu’on peut avoir pour résumer Hexed et le personnage de Lucifer équivaut à se demander ce qu’aurait donné John Constantine si, au lieu d’être un anglais adulte et désabusé, il avait été une adolescente aux faux-airs de Lolita. Bien que beaucoup de choses soient différentes entre les deux séries, il y a une certaine forme de caractère commun entre les deux personnages, ce petit côté « je t’embrouille les forces de l’occulte » qui ne manque pas d’être présent dans ce quatrième numéro d’Hexed, qui marque la fin de l’arc. Le scénariste Michael Alan Nelson sait bien mener sa barque en faisant que tous les camps sont aux trousses de la jeune héroïne. Lucifer avait à la base accepté une mission qui impliquait que la fille aille récupérer dans une autre dimension un ouvrage mystique qui, seul, contient le véritable nom de la mystérieuse Madame Cymbaline. Et pour ce faire, Lucifer n’a pas ménagé ses efforts, se mettant à dos les ennemis de Cymbaline. L’ennui, c’est que Lucifer et son amie Val sont désormais prisonnières d’un de ces adversaires, que le bonhomme est imperméable aux attaques mystiques et que, pire, Cymbaline se dit soudain que si Lucifer a le bouquin, elle est aussi une menace pour elle (l’idée étant que, dans cet univers de jeteurs de sorts, qui connait le vrai nom de la dame est en mesure de la détruire).
Le dessin d’Emma Rios continue d’être toujours aussi atypique (mais pas désagréable) pour ce genre de production, puisant dans un carrefour d’influences qui fait qu’on pense (lointainement) à certains mangas mais aussi à certaines BD qui paraissaient dans le Heavy Metal des années 80/90 plus qu’aux canons habituels des comics. Les couleurs sont elles aussi originales mais je dois avouer que là pour le coup à la longue elles fatiguent un peu et que je me demande l’effet que cela donnera pour quelqu’un qui lira le TPB ou les quatre épisodes d’un coup. Scénaristiquement, sans équivoque, Lucifer s’en sort comme un personnage intéressant (la scène où elle arrive à la fois à semer ses poursuivants et à s’introduire dans le commissariat pourrait aussi bien être tiré d’un film à la « Snatch »). Mais l’omniprésence d’une ambiance « rose-bonbon » (à l’image de la couverture, franchement trop irradiée) fait que ça sature un peu par moment. Avec quelques réglages sur l’atmosphère graphique, Hexed pourrait être parfait…
[Xavier Fournier]