Avant-Première VO : Review House of M: Civil War #5
14 janvier 2009[FRENCH] Fin de la préquelle de House of M, qui explique comment Magneto est arrivé au pouvoir dans cet univers bien spécial. Et forcément la minisérie s’achève avec la consécration du personnage et la concrétisation de son rêve. Encore que les choses ne sont peut-être pas tout à fait aussi idéales que ce que Magneto avait imaginé.
House of M: Civil War #5 [Marvel]
Scénario de Christo N. Gage
Dessin de Andrea Divito
Sortie aux USA le 14 janvier 2009
Magneto gagne donc en définitive, comme il était bien évident qu’il le ferait. Sur cette série Christos N. Gage me parait conceptuellement moins fort que dans X-Men/Spider-Man par exemple. L’explication la plus plausible, bien sûr, c’est qu’ici il hérite d’un contexte définit par un autre. Mais son annexe à House of M me pause quelques problèmes. D’abord, dans le récit de Bendis, la Sorcière Rouge avait claqué des doigts et transformé l’univers en un monde de rêve pour sa famille. Seulement la préquelle, elle, montre un itinéraire long et difficile pour cette dynastie (pour en revenir au premier épisode, par exemple, on peut se demander pourquoi le monde idéal de Wanda conserverait le fait que son père vive l’enfer dans les camps de la mort). Là, sur la fin, c’est un peu pareil, la victoire a un goût doux/amer pour Magneto. Une autre chose qui m’étonne par rapport au House of M de Bendis, c’est qu’on avait l’impression que les mutants avaient été « normalisés » depuis longtemps. Une partie de la société avait eut le temps de s’y faire, de voir ça comme la version normale des choses. Là, le dernier épisode de la mini de Gage s’arrête au contraire très prêt de sa « suite » si on se base sur l’âge général des personnages. La seule indication chronologique différente, c’est l’absence des jumeaux de Wanda, qui reste donc à naître. Sauf si Wanda les a invoqué par pur caprice peu de temps après…
A côté de ça, malgré ces limitations, Gage réussit en plusieurs endroits une évocation assez solide de la famille de Magnéto. On a droit qui plus est à une scène où il confronte ses trois enfants en même temps, chose qui n’est jamais arrivé dans l’univers normal. Le scénariste a une certaine affinité avec ces personnages. Leur comportement sonne comme « authentique », fidèle à leur essence, même si on est dans un contexte de réalité réinventée. Le résultat fait que je serais curieux de voir Gage s’attaquer aux versions habituelles de Magneto, la Sorcière Rouge, Vif-Argent ou Polaris. Globalement d’ailleurs cette minisérie un peu moyenne par endroits est habitée de quelques trouvailles (on se souviendra du Mime judicieusement transformé en tueur anti-Magnéto dans un numéro précédent), des trouvailles que j’aimerais bien voir importé d’une manière ou d’une autre dans la continuité habituelle. Mais en tant que séquelle d’House of M, le projet est plutôt en deçà, impression augmentée par l’utilisation abusive du terme Civil War. Je n’avais rien contre le fait de voir une variation de Civil War dans le contexte de House of M mais ce n’est pas vraiment le cas. Gage exécute donc très bien une mini dont les défauts sont plutôt structurels… Peut-être que mettre ces deux termes sur une seule série était aussi lui donner trop de pression. Si on juge de la mini comme étant simplement un autre « What If », elle est cependant d’un niveau tout à fait honnête.
[Xavier Fournier]