Dessins de Rafael Albuquerque
Parution aux USA le mercredi 18 novembre 2015
Millar continue dans les séries à pitch et celui d’Huck est, au demeurant, évident. C’est un peu ce qui se serait passé si Superman n’avait jamais quitté Smallville, s’était contenté d’une existence simple et campagnarde. Dit comme ça, c’est simple, c’est court… et c’est un brin réducteur. Car je m’attendais à quelque chose un peu dans l’ambiance du film Phénomène (avec John Travolta) où le surdoué bardé de superpouvoirs émerveille ses voisins. Il y a un peu de ça, c’est vrai, mais c’est aussi carrément autre chose puisque Millar se débarrasse de ses habits de cynique pour surfer sur une certaine forme d’émerveillement et de simplicité. D’une certaine manière, Huck est l’anti-Red Son puisqu’au lieu de finir dans l’URSS, le voici qui s’enfonce plus encore dans l’Amérique profonde, mais avec une innocence et un petit parfum de magie qui fait que, sur le ton, finalement, on est un peu dans le même genre de narration qu’un Starlight. Les univers de Millar et Albuquerque se complètent à merveille, de manière à ce que Huck soit à la fois un personnage carré à la Kirby tout en pouvant passer pour un monsieur tout le monde.
« Finding things is kind of what he does. »
Bon, bien sûr, avec Millar il faut toujours se méfier jusqu’à la dernière page du dernier épisode, de peur qu’il ne retourne totalement les choses (on se souviendra de son Chosen). Pour l’instant, Huck est ce garçon hyperserviable, surpuissant mais finalement beaucoup plus humain que de nombreux super-héros. Huck, c’est un peu le gars qui saute en haut des arbres pour sauver les chats en détresse… Mais on retrouve aussi, quand même, certains coups de griffes de Millar. En particulier quand Huck, en regardant la TV, se trouve une cause d’ampleur internationale à défendre et n’y réfléchit pas à deux fois… Après les évènements récents, il y a quelque chose à la fois incongru et magique de voir un personnage libérer en quelques cases les otages de Boko Haram. Mais cela devient une véritable figure allégorique, un héros qu’on aimerait voir débouler et simplifier la vie, les choses. Millar s’est déjà intéressé à l’interventionnisme (on se souviendra des Ultimates au Moyen-Orient) mais là c’est une tonalité très différente, quelque chose comme un souhait naïf mais communicatif. Une partie de nous voudrait y croire, voudrait applaudir Huck… Un peu comme si « la petite souris » débarquait pour régler les problèmes du monde, sans se défaire de sa simplicité. Mais après, j’imagine que le sens global de la série est autrement tourné, qu’il s’agit aussi de savoir si un être qui serait la gentillesse incarnée, mais avec des superpouvoirs à la hauteur de ses ambitions, serait payé en retour. Est-ce que l’être humain est capable de remercier son sauveur sans lui chercher des noises, sans le pervertir ? C’est une chose qu’il faudra voir dans le prochain épisode.
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