Avant-Première VO: Review Human Target #1
11 février 2010[FRENCH] Chris Chance, « la Cible Humaine », reprend du service dans les comics à l’occasion de la diffusion d’un feuilleton TV à sa gloire. Hé là… A sa gloire ? Mais le feuilleton a bien peu de choses à voir avec le comic-book d’origine. Enfin c’était le cas jusqu’ici et visiblement DC a choisi de corriger le modèle pour le faire coïncider avec l’adaptation. Le monde à l’envers quoi..
Human Target #1 [DC Comics]
Scénario de Len Wein, Peter Johnson
Dessin de Bruno Redondo, Chris Sprouse
Sortie aux USA le mercredi 10 février 2010
La lecture de ce Human Target me place dans la délicate position d’être plus royaliste que le roi. En effet, ce n’est certes pas moi qui vais apprendre à Len Wein qui est Chris Chance, alias Human Target, puisqu’il fut le créateur du personnage en 1972. A partir de là il a tout le crédit nécessaire pour s’investir dans cette nouvelle série consacrée au personnage. Seulement voilà. Jusqu’ici il y avait deux versions du Human Target. La première, celle des années 70, racontait les aventures d’un intrépide aventurier qui se déguisait façon « Mission Impossible » (mais aussi en lorgnant sur quelques pulps) pour sauver ses clients menacés, en prenant leur place. En 1999 Pete Milligan a relancé le concept chez Vertigo où le personnage s’égarait un peu plus dans les identités qu’il empruntait et avait parfois du mal à savoir lui-même qui il était. Deux versions très différentes mais qui avaient chacune leurs propres forces. La version que propose la TV américaine depuis quelques jours a curieusement choisi de faire l’impasse sur le côté caméléon du personnage. Le Chris Chance de la TV est juste un énième enquêteur qui il est vrai change parfois d’identité mais par un simple jeu d’écriture, sans gros travail de maquillage.
Et c’est ce concept que DC décide de lancer en mini-série. C’est à dire un Chris Chance sans le côté « maître du maquillage », un peu comme un Spider-Man où on aurait enlevé toute allusion aux araignées pour que ça passe mieux à la TV. N’allez pas croire que je m’attaque au principe même du changement. Comme je l’écrivais plus haut, le Chris Chance de 1999 n’était pas vraiment celui des origines en un sens mais s’il perdait certaines choses, il en gagnait d’autres. Celui de la TV perd ses attraits et malgré les talents alignés pour le comic-book, la BD est à peu prêt aussi attrayante qu’une chanson de Vincent Delerm est dansante. Dès la couverture, on a l’impression de se retrouver dans une mauvaise parodie des produits dérivés des années 60, avec l’entête qui proclame bien haut que c’est désormais une « Série Hit sur Fox » alors que le comic a été imprimé avant la première diffusion du show et que personne ne pouvait se targuer d’en connaître l’audimat. A l’intérieur un bonhomme s’agite, tire à l’arme à feu dans certaines scènes, risque sa vie dans un saut en parachute. On ne peut pas dire qu’il ne s’y passe rien. Et ce n’est pas mal dialogué ou dessiné. C’est juste comme un régime sans sel, avec l’éditeur qui met son personnage au pas, lui rogne son charme et ne nous donne pas grand chose en échange. C’est techniquement bien fait mais sans charisme… Ouf, il y a d’autres choses à lire que ça cette semaine…
[Xavier Fournier]