Avant-Première VO : Review Human Torch Comics #1
5 mai 2009[FRENCH] Marvel continue de fêter les 70 ans de son univers en ressuscitant les titres qui lui ont permis de démarrer. Après Captain America puis Sub-Mariner, voici donc un numéro spécial consacré à celui qui, en son temps, était la troisième star de la firme, à savoir le Human Torch du Golden Age. Mais peut-on vraiment fêter les 70 ans de quelqu’un en se mettant en tête de le moderniser ?
Human Torch Comics #1 [Marvel]
Scénario de Scott Snyder
Dessins de Scott Wegener
Sortie américaine le mercredi 06/05/09
Autant le dire d’emblée, ce troisième spécial consacré au Golden Age de Marvel est le plus décevant des trois déjà parus. Et pourtant je me faisais une joie de voir le Human Torch originel briller à nouveau par lui-même sans être obligé de partager l’affiche avec les Invaders ou bien d’être réduit au rang de flashback. Seulement voilà, sous couvert d’anniversaire, Snyder et Weneger nous racontent une histoire qui semble partir du principe que le personnage ne fonctionnait pas comme il était auparavant et qu’il conviendrait de le « moderniser ». Du coup, on a un curieux effet de « doublon », de « déjà vu »… L’idée de départ c’est que pour des besoins de réparations Human Torch est obligé de laisser sa peau, son apparence humaine, dans le laboratoire du professeur Horton (qui est visiblement, ici, une sorte de « père » élevant Jim Hammond, ce qui ne correspond pas du tout à la chronologie de la série initiale, puisque l’androïde n’a utilisé le nom d’Hammond que plusieurs mois après avoir quitté Horton, comme nous l’avions relevé dans un récent « Oldies But Goodies »). Et à partir du moment où il n’a plus l’air humain, forcément l’apparition d’Human Torch a pour effet de terrifier la population, ce qui désole le héros.
Cette histoire d’ostracisme est malvenue puisqu’elle concerne un personnage qui, déjà, faisait peur par sa flamme. Ensuite, il existe et il a existé (y compris dans les années 40) de nombreux robots dans l’univers Marvel qui se sont heurtés à des questions d’esthétiques. Vision, pour ne nommer que lui, s’est battu des années pour être considéré comme humain, là où Hammond a toujours bien plus assumé son côté « humain », même quand les gens le regardaient bizarrement. Bref, déshumaniser Human Torch pour le simple plaisir d’en faire une simple histoire de robot qui inquiète par son allure mécanique, c’est enlever au personnage ce qui lui donnait sa spécificité dans les êtres artificiels de Marvel… sans apporter grand chose de nouveau. J’ai l’impression de lire quelque chose qui aurait pu être un épisode de Machine Man. Le tout est raconté avec un ton qui m’évoque plutôt le ton des séries « Tsunami » ou de certains épisodes de la mini-série X-Men: Manifest Destiny. Ça n’évoque pas le golden age aussi bien qu’avait pu le faire le numéro sur Sub-Mariner. Et si j’avais des réserves sur celui de Captain America, qui avait tendance à alourdir le passé de Steve Rogers, au moins cela apportait d’une certaine manière quelque chose que le lecteur pouvait choisir de prendre en compte ou pas. Ce Human Torch Comics est la première histoire solo de Jim Hammond depuis des lustres et en fin de compte, le tout à le goût d’un rendez-vous manqué. Ou bien j’en attendais plus. Mais en tout cas l’objectif ne me parait pas atteint.
[Xavier Fournier]