Dessins d’Alex Maleev
Parution aux USA le mercredi 16 mars 2016
Soyons clairs : le titre International Iron Man n’est pas « volé ». En l’espace de quelques pages, on voyage ainsi de la Bulgarie jusqu’à Cambridge. Mais ce n’est pas le jeu des passeports que l’on retiendra de ce premier numéro. Plutôt le fait que, fidèle à ses habitudes, Brian Michael Bendis utilise l’ellipse et le flashback pour nous ramener quelques décennies en arrière, quand le jeune Tony était encore étudiant. Curieux point de départ pour partir sur la piste de ses véritables parents ? Oui mais la série, à l’évidence, ne s’arrête pas à l’objectif déclaré. C’est à dire qu’avant de s’attaquer à ce que Tony Stark ne sait pas, on nous montre d’abord, inversement, qu’il y a des périodes de la vie du héros que l’on ignore relativement. Avec cette ouverture sur cette plage de temps, Bendis en profite pour introduire une conquête de plus de Stark, dans une ambiance qui, finalement, évoque un peu la scène d’intro du film Iron Man III (encore qu’ici Tony soit considérablement plus jeune). Il y a de la place pour un amour de jeunesse dans la vie de Stark. Et à partir du moment où l’on considère que cette jeune femme faisait les mêmes études que lui, on en vient logiquement à considérer son devenir. Je ne sais pas si c’est fait exprès, calculé dans la perspective de l’arrivée d’Elektra sur le petit écran, mais d’une certaine manière Bendis injecte dans le passé de Tony « sa » propre Elektra, une femme qui fait basculer la vie du jeune héros dans un registre lorgnant sur l’espionnage.
« So, basically, those bodyguards aren’t to protect you so much as to protect everyone else ».
On appréciera de retrouver Maleev dans ce contexte plus « noir », sur fond d’organisations terroristes et de secrets de famille. Il donne à cette histoire un certain parfum indé et on serait plus dans l’ambiance d’une Velvet, par moment… Ce qui a les inconvénients de ses avantages, c’est à dire qu’à par deux pages au début et une autre à la fin, le lecteur qui prendrait ce premier numéro pour lire Iron Man serait surpris, l’armure faisant des apparitions très secondaires tandis que Tony apparaît sous la forme d’un jeunot imberbe. Pour peu qu’on soit prêt à lire « Iron Man sans Iron Man », c’est cependant un début intéressant et on se demande ce qu’ils vont rajouter d’autre au mythe de l’homme de fer.
[Xavier Fournier]
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