Ceux d’entre vous qui avaient lu l’interview de Bob Layton dans notre Hors Série #3, consacré en partie au Vengeur en armure, se souviennent sans doute qu’il y annonçait ce chant du cygne de son héros fétiche. Six mois plus tard, nous pouvons découvrir le fruit de leur travail, un fruit de bonne facture mais qui manque peut-être un peu de saveur. Graphiquement, la combinaison entre Layton et Chang marche assez bien, conférant à l’ensemble un aspect un peu rétro mais pas trop – une sorte de crossover inter-générationel qui, sans être inoubliable, devrait réussir à fédérer les purs et durs comme ceux qui ont découvert le héros sur grand écran. Un bon point, donc. Le bât blesse un peu plus sur le plan du scénario, tant celui-ci vise la dimension iconique du personnage, éludant ses nombreuses (et passionnantes) évolutions survenues ces dernières années. En fait, on me dirait que David Michelinie a esquissé les grandes lignes de l’histoire à l’issue de ses runs mythiques des années 80 que je le croirais volontiers.
Le pitch de départ est classique – mais après tout, on est un peu là pour ça : Tony Stark, vieillissant, est de plus en plus victime d’un corps défaillant, mais, en obsédé du contrôle qu’il est, il refuse de passer la main. Et il faudra toute la psychologie de sa femme (oui, vous avez bien lu, mais je vous laisse le plaisir de la découverte) et un combat contre le Crimson Dynamo (updaté pour l’occasion en Ultra-Dynamo) pour le ramener à la raison. Parallèlement à cela, il se concentre sur son dernier grand projet, son dernier « cadeau à l’humanité », un ascenseur spatial qui permettra à Monsieur Tout-le-monde de voir les étoiles d’un peu plus près. Et si vous commencez à vous dire qu’un carburant écologique à bas prix eut été plus en phase avec la réalité de l’époque (l’histoire est supposée se dérouler vers la moitié du XXIe siècle), ou même d’aujourd’hui, vous avez un peu près circonscrit le gros problème de ce Iron Man : The End. Ça a le mérite de son authenticité, mais j’ai un peu peur que personne n’y trouve son compte au final. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis. Mais surtout, nous parlons du personnage qui a le plus changé ces dernières années, lui redonnant un certain piquant qui ne transparaît pas du tout ici. Aucune mention d’Extremis ou Civil War – et ces absences confèrent à l’ensemble un caractère irrémédiablement daté. La mode rétro a ses limites et, malgré quelques qualités, cet épisode spécial semble les atteindre. Dommage…
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