Avant-Première VO: Review Jennifer’s Body GN
24 août 2009[FRENCH] Jennifer’s Body est un film qui sortira à l’automne prochain, un « slasher movie » dans lequel la pulpeuse Megan Fox incarne une pom-pom girl d’un genre différent puisque c’est l’apparente bimbo qui massacre allègrement ses petits camarades. Et pendant ce temps, les jeunes étudiants, loin de se douter du pot aux roses ne peuvent s’empêcher de fantasmer tous sur « le corps de Jennifer »… Et des corps, il va en tomber, c’est certain, mais pas celui de la belle…
Jennifer’s Body GN [Boom!]
Scénario de Rick Spears
Dessins de Tim Seeley, Jim Mahfood, Nikki Cook, Ming Doyle, Alan Robinson
Sortie aux USA le mercredi 26 août 2009
Alors que la graphic novel paraît ce mercredi, Jennifer’s Body, le film, sortira d’ici quelques temps aux USA. Dans ces conditions il est difficile de savoir si l’album est fidèle à l’esprit de la version cinéma, s’il l’adapte scrupuleusement ou, au contraire, s’il joue les à-côté. N’empêche que le projet joue la carte du grand public (avec carrément une couverture « pour le marché de masse » signée Frank Cho) et qu’on peut s’attendre à ce que beaucoup de curieux s’y intéressent en cherchant à voir une version dessinée de Megan Fox. Ça, c’est pour la théorie. Dans la pratique, Boom! Profite de l’occasion pour produire une graphic novel qui ne joue pas la carte du spectaculaire, du prêt-à-consommer, mais lorgne bien plus sur une certaine atmosphère « indé ».
Après un court prologue de Tim Seeley qui, déjà, amorce la chose, le premier chapitre (illustré par Jim Mahfood) démontre cette approche. Megan Fox ? La Jennifer de l’histoire ? Elle est dans un premier temps vue avec un certain retrait. Plus fantasmée à travers le regard de Jonas, le sportif du coin, la figure de proue du film, celle qui fait la couverture du Graphic Novel, semble lointaine. Désirable puisque se faisant désirer… La chose risque d’en surprendre plus d’un qui cherchait du premier degré. A partir de là, Jennifer’s Body est l’occasion de caricaturer les petits travers de la société (comme le sportif se dopant allègrement en se piquant les fesses) au fur et à mesure que les différents chapitres énumèrent les mésaventures des victimes de Jennifer. Chaque partie commence par la description d’un pauvre garçon qui est le prochain sur la liste de ceux qui vont y passer. Dans chaque cas, le protagoniste est travaillé par sa libido, parfois de manière très explicite (façon « séquence émotion » avec une main qui s’occupe et l’autre avec un kleenex, prête à essuyer). Scénaristiquement, donc, on est dans du gros rouge qui tâche, un peu dans la même veine qu’un Scream mais c’est le côté graphique qui donne sa personnalité au projet. Quand aux admirateurs de Megan Fox/Jennifer, qu’ils se rassurent, au fur et à mesure qu’on progresse dans l’album, l’anti-héroïne du récit se fait plus présente (avec des degrés variables de ressemblance, mais on notera que l’artiste du dernier segment, Alan Robinson, est le plus efficace sur ce terrain). A 24,99 $ (format graphic novel de 112 pages oblige), ce « corps de Jennifer » n’est pas à la portée de toutes les bourses mais reste un objet assez atypique, réunissant des styles assez marqués, en dehors des conventions des « majors »…
[Xavier Fournier]