Avant-Première VO: Review Justice League #13
17 octobre 2012[FRENCH] Jim Lee parti, Tony Daniel se glisse à la place du dessinateur pour une nouvelle histoire qui défini la nature de Cheetah, ennemie jurée de Wonder Woman, dans le cadre des New 52. C’est aussi le numéro où Geoff Johns gère les retombées du baiser Superman/Wonder Woman. Enfin, si on peut parler de retombées. Parce que là…
Justice League #13 [DC Comics]
Scénario de Geoff Johns, Jeff Lemire
Dessins de Tony Daniel, Brad Walker
Sorti aux USA le mercredi 17 Octobre 2012
Tony Daniel arrive le temps de quelques pages sur la Justice League et… ça se passe très bien. Si bien en fait qu’on peut déjà regretter qu’il ne reste pas quelques temps de plus sur la série. Son style (mis en évidence par une colorisation adéquate) convient tout à fait à la série et au groupe. Dès le début on a droit à un petit redesign de Cheetah, beaucoup plus sauvage (un peu la version animale d’une Poison Ivy) et qui se promène désormais… nue. Un parti pris intéressant, plus moderne, et où on se dit que le dessinateur en sera quitte pour faire un jeu d’ombres ou d’objets au premier plan pour planquer les « naughty bits » avant de découvrir au bout de quelques pages… qu’il n’en est rien. L’idée de faire de Cheetah une ex-proche de Wonder Woman qui a souffert indirectement de la présence de l’amazone est assez bien vue. Après l’arc où Steve Trevor a morflé, on comprend encore mieux que Diana veuille garder ses distances par rapport aux faibles humains. Mais par contre partir sur le principe d’une Cheetah nue pour finalement la représenter dénuée de tout détail anatomique (un peu comme le Silver Surfer façon Kirby), c’est nous ramener à l’époque du Silver Age. Bien sûr on pourra se réfugier sous l’explication de l’épaisseur de la fourrure… Et l’anatomie de Cheetah importe peu en elle-même. Mais là, du coup, le personnage a l’air d’une poupée Barbie, avec un torse moulé sans téton et sans sexe. Fallait-il partir dans le registre de la nudité si c’était pour en donner une représentation aussi lisse et asexuée, sortie de l’imagination d’un enfant de quatre ans ?
Plus largement (et là pour le coup Tony Daniel n’y est pour rien), ce numéro donne l’impression de ne pas tenir ses promesses : Il y a deux mois la dynamique de groupe de la Justice League était secouée par la formation d’un couple Wonder Woman/Superman. Grande splash page immortalisant l’instant, presque comme si on avait convoqué Robert Doisneau pour l’occasion. Le temps d’un numéro zéro parlant de tout autre chose au milieu et on retrouve donc notre Justice League où… rien ou presque n’a changé. Les deux héros penauds en sont à se regarder sur le ton de « peut-être qu’on aurait pas du, peut être qu’on aurait du… ». Bref, c’est presque retour à la case départ, les personnages hésitant à franchir le pas. Nul doute qu’on va maintenant donner dans une « cour », guêter les signes. Mais finalement pour l’instant la vraie retombée durable de Justice League #12, c’est le départ d’Hal Jordan. A note qu’après un numéro entièrement consacré à Shazam, ce héros et Gary Frank se reposent. En lieu et place du héros rouge et or on a donc droit à une back-up de Steve Trevor qui sert plus de préambule pour Justice League of America (qu’on ne retrouvera qu’en 2013). J’ai bien aimé les dessins de Tony Daniel dans ce numéro, mais pour le reste le scénario nous laisse singulièrement sur notre faim cette fois-ci…
[Xavier Fournier]