Dessin de David Finch
Parution aux USA le mercredi 20 février 2013
Vous avez le souvenir du Justice League of America #0 de Brad Meltzer et Ed Benes où la trinité passait en revue les canditats possibles de l’équipe reformée ? Et bien préparez à une structure de récit assez similaire sauf que là ce sont Amanda Waller et Steve Trevor qui font le casting. Avec cependant un obstacle de taille : Trevor, celui qui devrait diriger l’équipe, est le moins convaincu. Il pense que ce nouveau projet est destiné à être un échec (Johns semble ici avoir changé d’avis. Quan Trevor recrutait Green Arrow il y a quelques mois il était autrement déterminé). Et on peut le comprendre à la vue des profils qui se succèdent. Bien sûr que Catwoman ou Simon Baz ont connu des problèmes avec la justice. Mais Geoff Johns va vite (et bien) dresser le portrait de certains personnages malemenés par le relaunch des New52. En quelques cases il nous pose un Hawkman aussi imposant que Batman, réintègre des éléments de son origine du Silver Age mais avec un angle dérangeant à souhait. Et vue de l’extérieur Katana n’est pas non plus très saine d’esprit. Même Stargirl semble avoir son noir secret. On sent que le scénariste fait jouer ses muscles et que la plupart des personnages vont retrouver, avec lui, un peu de lustre. Y compris Vibe qui, dans sa nouvelle version, est sans doute le type le plus terre à terre du groupe.
Sauf si vous détestez son style le dessinateur David Finch est lui aussi sur le pont et semble se plaire d’emblée dans la série, plus inspiré que dans ses Batman The Dark Knight (il conviendra, bien sûr, de voir à l’usure s’il tient la cadence). Ce qu’on pourra reprocher à ce premier numéro, par contre, c’est d’avoir un découpage parfois surprenant. Par exemple une splash page entière consacrée à la Justice League (non America) pour découvrir sur la page suivant qu’il ne s’agit que d’une photo dans un bureau, sans plus. Où comment gâcher une page avec une vue dynamique qui ne sert pourtant à rien, alors que le lecteur, lui, voudrait en voir plus de la JLA. Reste que ce préambule fait le job. Que l’arrivée du Martian Manhunter, la première rencontre avec Catwoman ou l’intervention de Green Arrow servent bien l’ensemble. Johns s’inscrit dans la continuité du final de Justice League International et dans la perspective de Trinity War avec un groupe assemblé par Waller et Trevor pour de mauvaises raisons et qui promet d’être encore plus instable que la « vraie » Justice League. A la limite on se fout un peu de l’avenir de la JLA mais le coup de projecteur mis sur des persos comme Hawkman les sauve d’emblée de la médiocrité. En espérant que bien vite on verra l’équipe unifiée pour profiter de ce mélange explosif !
[Xavier Fournier]
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