Dessin de David Finch et Trevor Scott
Parution aux USA le mercredi 20 mars
La force de Geoff Johns repose le plus souvent dans les relations entre les personnages. Je dois dire que ça saute aux yeux dans cette nouvelle série où la menace de fond, il faut bien le dire, est assez convenue. D’un côté la constitution d’un nouveau syndicat du crime fait sérieusement penser à ce que Brad Meltzer avait pu faire en son temps, avec sa propre constitution de la Society. Et avant lui Morrison avait surfé sur cet archétype aussi. Et pour ce qui est des répliques robots, Johns n’a guère de chance… On a vu des scènes finalement très similaires dans la série Secret Avengers de Remender (et le fait que ce soit Green Arrow qui se les coltine accentue encore la ressemblance, par rapport à Hawkeye contre les automates de Father). De grosses réserves, donc, au niveau de la mission et le scénarise a intérêt à avoir quelques surprises en réserve…
Néanmoins. Néanmoins comme je le disais, la force de Johns n’est pas forcément là. Ce qui rend cette Justice League of America ce sont bien les rencontres, avec parfois des moments homériques (les premiers dialogues entre Hawkman et Vibe par exemple). Ce qui s’installe entre Catwoman et Trevor fait un peu forcé, même si le scénariste le justifie un peu (même si Selina Kyle peut s’identifier au leader du groupe j’ai du mal à croire qu’elle puisse être fleur bleue). Cependant à la longue cette situation peut devenir intéressante. En tout cas ce qui est certain c’est que Johns, profitant du droit d’inventaire du relaunch universel de 2011, vise à rendre une bonne partie des personnages carrément plus « badass ». C’est manifeste avec Hawkman mais aussi avec le Martian Manhunter, qui semble un tantinet plus intense que ce qu’on avait pu voir dans Stormwatch. D’ailleurs, à son sujet, on a droit à une back-up dessinée par Scott Clark qui montre l’extra-terrestre en train de prouver qu’il n’est pas là pour rigoler. Le segment permet d’ailleurs de mesurer le talent de l’artiste récemment disparu. Non pas que sa mort transforme immédiatement, par sensiblerie, Scott Clark en principal génie des comics. Mais sérieusement le récit est bien mis en image et il y a bien des comics qui n’ont pas cette tenue. Globalement un bon comic-book mais les ennemis semblent pour l’instant très « routiniers »…
[Xavier Fournier]
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