Dessins de Daniel Sampere
Sorti aux USA le mercredi 17 août 2011
C’est le dernier épisode de la série (et par la même occasion la fin du run de James Robinson sur le titre). Du coup le scénariste tente de nous montrer ce qui se serait passé si on lui avait laissé plus de temps, avec des références obliques à des aventures que nous n’avons pas lu (et qui faisaient sans doute partie du plan sur le long terme de l’auteur). Mais nous montrer que nous aurions pu avoir avoir droit à une « guerre des robots » puis à une « guerre des extra-terrestres » ou encore à une « guerre des porteurs de gemmes » ne me fait pas précisément regretter quoi que ce soit, sachant que la « guerre des personnages liés à l’ombre » effectivement publiée, elle, s’est révélée indigeste. Il n’y a pas de raison de penser que le non-paru aurait été beaucoup plus merveilleux. Le tout est raconté sur fond de dernière réunion de la version Robinson de la JLA, alors qu’une bonne partie des membres expliquent les uns après les autres que, pour des raisons personnelles, ils ne peuvent pas rester.
Les fidèles lecteurs de Comic Box n’auront pas manqué de remarquer, dans l’avant-dernier numéro, un article dans lequel j’explique en long et en large comment et pourquoi le titre Justice League of America a sa part de responsabilité dans le relaunch imminent de l’univers DC. Depuis des années (et même avant l’arrivée de Robinson) cette sérié était comme une occasion manquée, bien en deçà ce ce qu’elle aurait du être. Pour autant tout n’était pas à jeter (je pense en particulier à des personnages comme Congorilla ou Starman qui apportaient de l’originalité dans un mix qui, sinon, n’aurait été qu’une énumération de Batmen, Wonder Women, Green Lanterns et Flashes « remplaçants »). Sur cette séparation soudaine, où une partie des héros laissent tomber leur poste de manière irresponsable pour des raisons comme « je veux passer plus de temps à exercer mon métier de photographe) là pour le coup on ne peut guère en vouloir à Robinson, qui est bien obligé de prendre acte que dans la prochaine version les instances de DC ont déjà décidé qu’aucun des membres ne resterait. Toute explication, à partir de ce moment, fait un peu forcée. Certains raisonnements ou situations, cependant, sortent du lot. La logique de Congorilla et son évocation d’une autre JLA ou le sort de Jessie Quick semblent promettre certains lendemains (à l’importance variable). Mais la discussion finale entre Batman et Donna Troy évoque pratiquement ouvertement les craintes d’une partie du lectorat, se demandant qui laissera un souvenir durable. Cette postface ne redore pas le blason d’une série qui aura respiré l’ennui ces dernières années. Mais il faut reconnaître à Robinson de clore ce chapitre avec les moyens qu’on lui laisse, en un épisode. En un sens les propos des héros dans les dernières pages représentent même un assez bon requiem pour ce qui sera, à partir de la semaine prochaine « l’ancien univers DC », que l’éditeur veuille ou pas parler de reboot. Concernant la JLA de Robinson, on oscille entre l’envie de dire « bon débarras » et une impression plus empathique, où on regrette qu’une fois de plus ce sont les personnages qui vont payer les pots cassés alors que certaines décisions créatives et/ou éditrices les auront mis en mauvaise posture…
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