Dessin de Jerry Ordway
Parution aux USA le mercredi 24 août 2011
On n’en voudra pas à Marc Guggenheim d’être mis devant le fait accompli de la relance de l’univers DC et donc, par la même occasion, de l’interruption des intrigues en suspens. Du coup cette dernière aventure de la Justice Society sent le regret, exprimé par la bouche de Jay Garrick (là où la semaine dernière James Robinson s’exprimait à travers les paroles de Batman et de Donna Troy). Le personnage, pendant qu’il entre en action, regrette alors ce qu’il n’a pas eu le temps de faire ou d’élucider. Soit. A la vue des épisodes précédents, cependant, je ne suis pas convaincu, pour le coup, que si on avait laissé plus de temps à Guggenheim son méga-arc autour de Monument Point aurait forcément été très intéressant. J’en veux pour preuve le peu d’originalité du « dieu noir » caché sous la ville, créature interchangeable qu’il faut affronter sans même complètement savoir pourquoi. A choisir, plutôt que de sortir un diable « générique » de sa boite, Guggenheim aurait mieux fait de reprendre Gog et Magog, ce qui aurait au moins eu un sens par rapport à l’historique du présent volume.
Dans un sens, donc, le scénariste est excusé pour la précipitation des choses mais il reste responsable de certaines maladresses. Comme la mort pour le moins expéditive d’un des membres importants de la JSA, après lui en avoir déjà fait baver pas mal ces derniers mois. Tout ça pour ça ? Pour s’en débarasser en l’espace de deux pages et demi ? A l’inverse, l’auteur guérit comme par un coup de baguette magique un autre héros, genre « ah oui en fait je vais mieux, ca m’est arrivé entre deux cases, ne me demandez pas pourquoi… ». Et là aussi, dans un autre registre, on pourra se demander pourquoi avoir fourré le héros dans des épreuves récentes si c’était pour l’en sortir de manière aussi « facile ». Et à quoi bon avoir introduit de nouveaux personnages comme Darknight si c’est pour leur laisser aussi peu de place dans ce dernier épisode. On l’aura compris lors des précédentes chroniques, je n’étais suis pas spécialement fan de l’approche de Guggenheim (scénariste que j’aime bien sur plein d’autres choses) sur la JSA. En un sens (et c’est un amateur de la JSA qui écrit ça) c’est presque une délivrance de voir les choses s’arrêter. Au moins les « Sociétaires » arrêterons d’être paralysés, blessés, torturés, diminués de façon arbitraires. Bien sûr le risque est (ou pas) qu’on nous dise dans les semaines qui viennent que la plupart de ces personnages n’ont finalement jamais existé. Mais j’ai plutôt dans l’idée que quelqu’un, forcément, finira par ramener la JSA. Ne reste plus qu’à espérer que le prochain qui se chargera du concept aura un peu plus d’empathie avec les personnages. La couverture de cet ultime numéro, d’ailleurs, me fait regretter qu’on ait pas tout bonnement confié la Society à Darwyn Cooke cette dernière année. Ca aurait eu une autre gueule !
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