Avant-Première VO: Review Kill Shakespeare: Blast of War
30 novembre 2011[FRENCH] Hamlet, Richard III et d’autres héros épiques se déchirent. Ces personnages littéraires, fruits de l’esprit de Shakespeare, sont tombés dans une seule et même histoire. Et la cohabitation ne se passe pas bien. Du tout. Qu’est-ce qui pourrait empêcher que toutes les créations de l’auteur classique s’entretuent ? Rien d’autre que la plume de leur père, objet de toutes les convoitises…
Kill Shakespeare Vol.2 [IDW Publishing] Scénario de Anthony Del Col, Conor McCreery Dessin de Andy Belanger Sortie aux USA le mercredi 23 novembre 2011
Les comic-books basées sur les légendes sont devenus légion. Après Fables ou Grimm Fairy Tales et en surfant sur la vague de séries télé comme Once Upon A Timm ou Grimm, beaucoup d’auteurs se sont engouffrés dans une brèche qui consistes à mélanger les personnages de différents contes. Les scénaristes Anthony Del Col et Conor McCreery ne sont pas de ceux-là. Ils se sont intéressé au patrimoine culturel collectif commun mais ne sont allé chercher du côté de Blanche-Neige. Non. Eux ont eu une autre idée : pratiquer une sorte de crossover massif impliquant tous les personnages de l’oeuvre de… Shakespeare. Du coup Othello ou Hamlet peuvent croiser Roméo et Juliette, Richard III ou Lady Macbeth. On pourrait conseiller la chose aux seuls fanas de théâtre s’il n’y avait par ailleurs également un propos opposant fiction/réalité. Ce n’est pas « Unwritten » mais les personnages se remuent en effet autour d’une mystérieuse plume : celle de Shakespeare. Quiconque mettra la main sur cette plume pourra réécrire l’Histoire.
Je dois dire que j’étais passé totalement à côté du début de cette maxisérie « Shakespearienne » d’IDW et que ce deuxième tome m’a poussé à inspecter l’histoire dans son ensemble. Bien que n’étant pas un inconditionnel de Shakespeare et que certaines allusions m’échappent sans doute, l’écriture de Anthony Del Col et Conor McCreery semble authentique, sincère, complétée ici par les dessins d’Andy Belanger. Au premier degré celui-ci donne une touche très « Vertigo » au volume mais si on regarde de plus près c’est bien par sa mise en page, sa composition baroque (par exemple une double page où toutes les cases sont en fait des tableaux encadrés à qu’il donne vie au sujet. Au final ce mélange des différentes créations (où même l’auteur originel joue les guest-stars) est diablement sympathique et attachant. Au point qu’on regrette que la série ne soit qu’en douze épisodes et qu’à la fin il faille lire « Exeunt » !
[Xavier Fournier]