Avant-Première VO: Review Marvel Point One #1
9 novembre 2011[FRENCH] De mystérieux personnages s’introduisent dans la demeure du Watcher et en profitent pour regarder à travers sa fenêtre sur les réalités. De ce fait, ils aperçoivent divers événements sur le point de se produire à l’intérieur de l’univers Marvel (ou dans des réalités voisines), donnant le ton pour la direction à venir chez l’éditeur à partir de la fin 2011 et sans doute pour une bonne partie 2012. Un one-shot « chorale » et de ce fait forcément inégal…
Marvel Point One #1 [Marvel Comics]
Scénario d’Ed Brubaker, Jeph Loeb, David Lapham, Chris Yost, Fred Van Lente, Matt Fraction, Brian Michael Bendis
Dessins de Javier Pulido, Ed McGuinness, Roberto De La Torre, Ryan Stegman, Salvador Larroca, Terry Dodson, Bryan Hitch.
Parution aux USA le mercredi 9 novembre 2011
En général les compilations d’histoires courtes réliées par une introduction ont un problème. L’introduction n’est là que pour passer les plats et servir de prétexte. Elle n’a pas de valeur propre. Cette fois, sous les crayons un peu caricaturaux de Javier Pulido (dans le genre Marcos Martin est quand même d’un autre niveau) Ed Brubaker nous présente les mystérieux Unseen et on peut se demander quel genre de ressources possède une organisation capable de tromper même le Watcher. Une fois les espions dans la place, on passe par une suite d’histoires courtes qui sont autant de « previews » sur des titres ou des événements à venir. On commence par le segment consacré à Nova (Jeph Loeb/Ed McGuinness) encore que ceux qui attendaient le retour de Rich Rider risquent d’être déçu puisqu’il s’agit d’une part d’un Nova et non pas DU Nova (encore qu’avec le scénariste il est difficile de savoir)… Et que Loeb semble plus intéressé par la menace qui s’annonce… Le deuxième passage nous donne un aperçu de la future série Age of Apocalypse et là, pour le coup, c’est une déception d’un autre ordre. J’aime bien Lapham et De La Torre mais quand on annonçe Age of Apocalypse, on s’attend à une certaine continuation de l’ambiance lancée il y a plus d’une quinzaine d’années. Quelque chose qui surfe sur la vague de ce que pouvaient faire Lobdell et Madureira… Là, le AoA nouveau semble s’annonçer comme quelque de plus noir. Pour ce qui est de ces pages, pas un X-Man alternatif en vue, rien que des assassins humains. Bref, l’idée d’attirer les lecteurs du AoA original puis de leur donner quelque chose de très différent (bien que qualitativement pas déshonorant) me parait risquée.
Dans la même optique, donc, on trouvera la confirmation de l’identité du nouveau Scarlet Spider. Là aussi on peut s’étonner de convoquer les lecteurs d’un concept des années 90 pour leur donner quelque chose qui a le nom et peut-être l’apparence de ce qu’ils connaissaient… mais n’est pas Ben Reilly. Qui plus est la rédemption semble un peu artificielle et de ce fait pas spécialement facile à accepter. Passé ces retours et ces reformulations, Fred Van Lente et Salvador Larroca nous proposent une rareté chez Marvel : des personnages nouveaux qui ne sont pas dérivés de Spider-Man, des Vengeurs ou des X-Men. Après on apprécie ou pas des créations comme Coldmoon et Dragonfire (qui font un peu penser à Spirit of the Tao, de Top Cow) mais au moins c’est rassurant de voir que l’éditeur ne renonce pas à faire du neuf. Pour clore l’ouvrage, on trouve dans l’ordre un préambule aux Defenders sous la forme d’une histoire courte consacrée à Doctor Strange (Fraction/Dodson) et un aperçu du futur réservé aux Avengers par Bendis et Hitch. Vu qu’on nous rabâche qu’Ultron est vraiment très très méchant depuis des années et qu’il est destiné à détruire le monde parce qu’il a trop regardé Terminator IV, la chose tombe un peu à plat. Si on enlève les dessins spectaculaires de Hitch, cet énième retour d’Ultron n’a pas de valeur ajoutée. Il faudra en trouver une le jour où l’arc finira par se matérialiser mais pour l’instant les choses patinent… L’histoire liée à Nova est intriguante. Age of Apocalypse ne semble pas mauvais. Scarlet Spider n’est pas le Scarlet Spider mais globalement il y « à boire et à manger ». On verra d’ici quelques mois comment toutes ces promesses se matérialisent…
[Xavier Fournier]