Dessins de Jonathan Lau
Parution aux USA le mercredi 4 mai 2016
Miss Fury, c’est une héroïne qui fut publiée du début des années 40 jusque dans le courant des Fifties, fruit de l’imagination de la scénariste/dessinatrice Tarpe Mills (une petite séance de rattrape en cliquant ICI si besoin est). Il y trois ans, Dynamite s’était fendu d’une série Miss Fury qui, disons-le, avait débouché sur bien pire qu’une déception : une véritable trahison, dans laquelle le scénariste Rob Williams avait tout simplement fait un hors-sujet. La pin-up de Tarpe Mills était devenue une sorte de « Marie-couche-toi-là », projetée au XXIème siècle mais confondant les époques. La Miss Fury écrite par Mills était gentiment sexy, celle de Williams était vulgaire. Corinna Bechko a une toute autre approche. Et en un sens c’est visible dès la couverture de Tula Lotay (ah, toute une mini du même tonneau, ce serait le pied), qui respecte le cadre de Mills tout en le modernisant. Dans cette version Corinna Bechko et Jonathan Lau remettent l’héroïne dans son contexte naturel, la Seconde Guerre Mondiale et en donne une version beaucoup plus compétente. Le scénario, en effet, la traite comme une sorte de Batwoman, avec une ambiance rétro qui ne serait pas sans évoquer certains éléments de la série TV Agent Carter (il y en particulier un passage où Marla Drake, l’alter-ego de Miss Fury, explique à un handicapé qu’ils servent le pays à leur manière, ce qui fait un peu écho aux relations entre Carter et son collègue blessé). Du respect, mais un droit d’inventaire : Bechko remixe les débuts de Miss Fury pour leur donner un côté plus mystique qu’une simple panoplie de panthère récupérée par hasard. Dans le genre « réinvention », on a vu pire et cela n’est pas choquant pour qui connaît la version d’origine. Et pour ceux qui ne la connaissent pas, la question ne se pose
« Now that wasn’t in our plans… »
Malheureusement on connaît la recette courante de Dynamite. De jolies couvertures mais, à l’intérieur, un niveau graphique qui est loin d’égaler celui de Lotay. Ce n’est pas tant que Jonathan Lau est foncièrement mauvais. Il travaille d’ailleurs assez bien l’agilité de Miss Fury, s’inspirant de certaines poses à la Jae Lee, quand on l’aperçoit à contre-jour. Mais il lui manque très certainement un vrai encrage. Au lieu de cela, on a des dessins repassés au stylo, avec un trait trop fin qui fait ressortir les maladresses. Collez-moi un encrage au pinceau là-dessus et une bonne partie des planches seraient sauvées. Un autre handicap vient de la mise en couleurs, qui recouvre les dessins à la louche, torpillant tout espoir de faire naître une ambiance. Enfin, il y a aussi par endroit un manque de références de l’artiste. Marla Drake se promenant en civil avec une coupe de cheveux en épis, à l’époque, cela en ferait tiquer plus d’un(e) vu son rang social. Pire: quand le scénario nécessite des terroristes sud-américains de 1941, Lau les dessine sans état d’âmes comme s’il s’agissait de Contras contemporain. On a tout simplement pas l’impression que la scène se passe 75 ans dans le passé. C’est dommage, parce que l’histoire fait bonne route. La même série par une Tula Lotay ou une Marguerite Sauvage nous donnerait sans doute une lecture très agréable. Là, le récit n’est pas aidé par le dessin.
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