Dessins de Doug Mahnke
Parution aux USA le mercredi 18 mars 2015
Découvrez Ultra Comics, le premier héros manufacturé comme une ligne de défense contre une infection qui se répand à travers les univers, passant par les comics books. Ultra (pour les intimes), c’est bien entendu un personnage non linéaire, multi-dimensionnel, comme Grant Morrison aime à en produire. Il a de faux airs d’un Miracleman ou d’un Doctor Manhattan (ou plus exactement du Captain Atom aperçu dans un précédent Multiversity). Les histoires de Morrison, c’est rarement ce qu’il y a de plus facile à comprendre. Le scénariste lui-même s’en amuse dans certaines parties de cette histoire. Lancé dans des décennies dans (au moins) un double discours qui veut d’un côté qu’il n’y ait pas de « petits » personnages et que de l’autre nous soyons tous influencés par nos lectures, l’auteur part d’un constat simple. On peut presque adopter un langage informatique. Le comic-book est un périphérique. Nous l’influençons en décidant, lecteurs, si nous allons l’acheter, le lire, le suivre. Et inversement les scénaristes et éditeurs y injectent des choses. Les scénaristes et éditeurs d’aujourd’hui étant de simples lecteurs d’hier, on aura compris que tout cela peut se présenter comme une forme d’infection virale. Dans le meilleur des cas de bons comics en inspirent d’autres. Mais en d’autres occasions, il y a l’inertie, la volonté de produire sans imagination, qui n’entraîne que le néant et la servilité.
Multiversity – Ultra Comics véhicule des idées que Morrison avait déjà lancé dans des projets comme the Filth, Final Crisis ou Action Comics (entre autres). Mais si j’avais bien aimé The Filth, FC ou la fin de ses Action Comics m’avaient parus plus maladroits, au bas mot. Dans Multiversity, Morrison profite du caractère resserré de la fenêtre. Chaque chapitre a une qualité autonome, sonne un peu comme un « épisode pilote ». Du coup le rythme est à la fois plus maîtrisé et dense. Chaque dessinateur s’empare d’un univers en particulier, participe au caractère. Ici, Doug Mahnke prend parfois des airs d’un Carlos Pacheco (je pense en particulier à la scène d’ouverture). Et là où Final Crisis sortait de la route sur des questions de rythme, justement, Multiversity c’est la fête. Enfin, bien sûr, si vous aimez les dialogues denses, façon Invisibles de Morrison. Mais même si vous ne les aimez pas, l’auteur vous a trouvé une place dans l’histoire. Même vos critiques y participent ! À mon niveau, j’ai beaucoup aimé. Peut-être aussi parce que, contrairement à un FC ou Action Comics, il y a une pointe d’humour qui fait mieux passer les choses. À ce stade, je regrette finalement une chose. Multiversity, avec son côté « Pilot Season », aurait mérité d’être un de ces titres hebdo dont DC abuse parfois. 52 épisodes en cascade où Morrison aurait réinventé l’un après l’autre chacun des univers de DC tout en racontant son histoire sur le long terme ? Même si humainement ça paraît impossible pour un seul scénariste, sur le principe je dirai « oui » tout de suite…
[Xavier Fournier]
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